Gare au lobby (lundi, 12 avril 2010)

Confidence pour confidence, cette note est spécialement dédicacée à Alain Masson, le “Monsieur vote électronique” français. Pas moins. En effet, sans son obsession à vouloir à tout prix (vu ce que cela a coûté aux contribuables brestois, le mot "prix" prend toute sa saveur !) s’afficher médiatiquement dans l’air du temps, peut-être aurions nous échappé en France au scandaleux dossier du vote électronique. La relecture de la presse locale de février 2004 nous en en donne l’information. Dans sa campagne de propagande pour vanter le côté "progressiste" du choix de la Ville de Brest (comprendre son choix personnel), Alain Masson déclara sans retenue au journaliste du Télégramme : “N’ayont pas peur de le dire, en multipliant les groupes de travail et les réunions auprès du ministère, nous avons fait du lobbying, comme l’on dit maintenant”. Notre lobbyiste local n’hésitant à rappeler que les membres du service élections de la Ville de Brest avaient été ainsi se “convaincre sur le terrain là où cette façon de voter est rentrée dans les mœurs.”. La liste des pays audités étant apportée aux lecteurs du Télégramme : Angleterre, Espagne, Allemagne et “surtout”, précisait le journaliste, les Pays-Bas, “pays pionnier en la matière”.

Le retour d'expérience de nos voisins européens a eu raison de la déraison française qui perdure en dépit du bon sens. Les Pays-Bas "pionniers en la matière" (mai 2008), l'Allemagne (mars 2009), puis l'Irlande (avril 2009) désavouèrent tour à tour les matériels du fabricant NEDAP. Machines pourtant encore imposées aux électeurs brestois lors du scrutin des régionales de mars 2010 avec la même posture de mépris de la part de la municipalité envers ceux qui ne cessent d'alerter depuis 2004 de la régression démocratique introduite par ce changement de mode de votation. Où on aurait pu penser tout de même que la marche arrière généralisée en Europe en matière de vote électronique aurait participé à faire évoluer le positionnement des élu-e-s de la cité du Ponant sur la question. Il n'en fut rien. Notre lobbyiste brestois et désormais meilleur "commercial" de la société France Election qui distribue dans notre pays les ordinateurs de vote du fabricant hollandais, n'hésitant pas en 2007 à réfuter les arguments mis en avant par le bureau national du Parti Socialiste qui demandait au ministère de l'intérieur un moratoire sur l'utilisation des machines à voter en France. Socialistes (ici et ) qui exigeaient à l'époque du ministre de l'intérieur leur interdiction lors des échéances électorales.

Monsieur Masson veut désormais s'afficher à Brest comme le "Monsieur déveleppement durable". On peut conseiller à l'intéressé de se convaincre rapidement que faire aujourd'hui la promotion de la biodégradabilité des bulletins de vote papier s'avérera plus tendance que de continuer faussement à croire que ses antiquités NEDAP sont bénéfiques pour l'environnement. Si monsieur Masson a été mauvais sur le terrain démocratique, peut être peut-il se rattraper en matière de développement durable. En est-il vraiment capable et en a t-il la volonté ?

21:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brest, politique, alain masson, vote electronique, machine à voter, ordinateur de vote, nedap, france, sarkozy, ministere de l'interieur