Dans l’édition de Ouest-France du 21 février 2009, la journaliste Sophie Maréchal évoque l’assignation portée par la CFDT locale contre le syndicat FO. Au cœur du conflit, un tract diffusé le 09 janvier 2009 par FO au personnel de la société de transports urbains brestois BIBUS (Groupe Kéolis). Tract qui a été illustré par l’adaptation d’un dessin de presse du dessinateur Carali que la CFDT brestoise qualifie aujourd’hui de “pornographique”. Si l’on se reporte à la description que fait Ouest-France de la reproduction du dessin de Carali, l’on y reconnaîtrait la CFDT incarnée par une personne se faisant sodomiser par un patron fumant le cigare. A côté, FO portant une ceinture de chasteté.
La liberté d’expression syndicale s’arrêterait t-elle où commence l’expression de fausse pudibonderie de façade de ceux qui en font les frais ? Au final, les postures de “Père la morale” mises en avant par la société BIBUS et la CFDT apparaîtraient suspectes. A croire que la perche polémiste proposée maladroitement par le choix d’illustration de FO servirait bassement à l’opérateur de transports urbains et au syndicat caricaturé pour faire évacuer du débat le fond des revendications évoquées dans le document incriminé. La société BIBUS, par sa procédure de référé pour interdire la diffusion du tract semble déjà avoir gagné la première manche. A contrario, les procédures juridiques conjointes de BIBUS et de la CFDT apporteront désormais une visibilité nationale à une communication syndicale qui au départ n’ambitionnait qu’à se restreindre à la cible confidentielle des chauffeurs de la compagnie de transports brestois. En dehors d’éventuellement considérer de mauvais goût le choix du dessin humoristique fait par FO afin d’illustrer sa perception d’un soi-disant manque de combativité du syndicat majoritaire CFDT dans ses démarches revendicatives auprès de la direction de BIBUS, on arrive rapidement à la conclusion qu’il n’y avait pas là de quoi casser trois pattes à un canard, fut t-il enchainé. Où l’on comprend bien vite que l’appréciation artistique de l’illustration en question aurait pu se régler les yeux dans les yeux entre BIBUS et les deux syndicats et non dans l’enceinte d’un tribunal.
On ne peut que souhaiter bien du courage et un bon sens de l’humour au juge qui aura à trancher sur le caractère ou non “pornographique” du dessin incriminé avec le risque d’encourager les ligues de la bonne vertue locale à se mettre rapidement en campagne afin d’obliger le maire de Brest a arrêter de proposer à consultation des journaux satiriques dans les bibliothèques municipales. Publications qui en matière de dessins humoristiques à l’expression souvent tendancieuses auraient de quoi faire oublier son catéchisme à un premier communiant un dimanche de Pentecôte. Espérons tout de même, qu’à la veille du rassemblement syndical unitaire prévu le 19 mars prochain, que nos deux organes syndicaux brestois prennent enfin langue pour revenir à des rapports militants plus conventionnels... et moins scabreux.
Sur le même sujet :
- Annus horribilis
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Note au lecteur... à BIBUS et à la CFDT
Depuis le 29 janvier 2009, suite au référé de BIBUS, le syndicat FO a interdiction de diffuser le tract en question sous peine d’une amende de 100 euros par infraction constatée. Cela étant, le dessin original dont l’adaptation brestoise a été mis en cause, est extrait d’une AUTRE publication (Siné Hebdo numéro 16 - mercredi 24 décembre 2008 - page 7 ), il peut donc être considéré comme un élément d’information à part entière et peut de fait être diffusé dans sa version originale indépendamment du document de FO. A noter que seule la légende proposée par le dessinateur Carali a été modifié par FO. D’après l’information qui m’a été communiqué, la mention “bon cholestérol” a été remplacée par “bon négociateur”, “mauvais cholestérol” par “mauvais négociateur” et “CFDT” a été rajouté sur la valise du personnage sodomisé.
Parallèlement, la liste des revendications portées par le syndicat FO a toute légitimité à être diffusée à partir du moment que ne figure pas sur le même support de communication (en l’occurence un tract) le dessin modifié.
La liberté d’expression syndicale s’arrêterait t-elle où commence l’expression de fausse pudibonderie de façade de ceux qui en font les frais ? Au final, les postures de “Père la morale” mises en avant par la société BIBUS et la CFDT apparaîtraient suspectes. A croire que la perche polémiste proposée maladroitement par le choix d’illustration de FO servirait bassement à l’opérateur de transports urbains et au syndicat caricaturé pour faire évacuer du débat le fond des revendications évoquées dans le document incriminé. La société BIBUS, par sa procédure de référé pour interdire la diffusion du tract semble déjà avoir gagné la première manche. A contrario, les procédures juridiques conjointes de BIBUS et de la CFDT apporteront désormais une visibilité nationale à une communication syndicale qui au départ n’ambitionnait qu’à se restreindre à la cible confidentielle des chauffeurs de la compagnie de transports brestois. En dehors d’éventuellement considérer de mauvais goût le choix du dessin humoristique fait par FO afin d’illustrer sa perception d’un soi-disant manque de combativité du syndicat majoritaire CFDT dans ses démarches revendicatives auprès de la direction de BIBUS, on arrive rapidement à la conclusion qu’il n’y avait pas là de quoi casser trois pattes à un canard, fut t-il enchainé. Où l’on comprend bien vite que l’appréciation artistique de l’illustration en question aurait pu se régler les yeux dans les yeux entre BIBUS et les deux syndicats et non dans l’enceinte d’un tribunal.
On ne peut que souhaiter bien du courage et un bon sens de l’humour au juge qui aura à trancher sur le caractère ou non “pornographique” du dessin incriminé avec le risque d’encourager les ligues de la bonne vertue locale à se mettre rapidement en campagne afin d’obliger le maire de Brest a arrêter de proposer à consultation des journaux satiriques dans les bibliothèques municipales. Publications qui en matière de dessins humoristiques à l’expression souvent tendancieuses auraient de quoi faire oublier son catéchisme à un premier communiant un dimanche de Pentecôte. Espérons tout de même, qu’à la veille du rassemblement syndical unitaire prévu le 19 mars prochain, que nos deux organes syndicaux brestois prennent enfin langue pour revenir à des rapports militants plus conventionnels... et moins scabreux.
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Note au lecteur... à BIBUS et à la CFDT
Depuis le 29 janvier 2009, suite au référé de BIBUS, le syndicat FO a interdiction de diffuser le tract en question sous peine d’une amende de 100 euros par infraction constatée. Cela étant, le dessin original dont l’adaptation brestoise a été mis en cause, est extrait d’une AUTRE publication (Siné Hebdo numéro 16 - mercredi 24 décembre 2008 - page 7 ), il peut donc être considéré comme un élément d’information à part entière et peut de fait être diffusé dans sa version originale indépendamment du document de FO. A noter que seule la légende proposée par le dessinateur Carali a été modifié par FO. D’après l’information qui m’a été communiqué, la mention “bon cholestérol” a été remplacée par “bon négociateur”, “mauvais cholestérol” par “mauvais négociateur” et “CFDT” a été rajouté sur la valise du personnage sodomisé.
Parallèlement, la liste des revendications portées par le syndicat FO a toute légitimité à être diffusée à partir du moment que ne figure pas sur le même support de communication (en l’occurence un tract) le dessin modifié.