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Je dois me faire une raison. Je suis moi-même. Nous sommes nous-mêmes. La tragédie qui a touché la rédaction de Charlie Hebdo nous affecte et nous pétrifie mais la vie doit continuer. Nos pleurs sont salutaire, nos indignations aussi. Aussi salutaire que la colère qui m'habite toujours après l'assasinat de Rémi Fraisse au Testet dans le Tarn. Je n'en veux pas à ce gendarme qui a stupidement obéi à des ordres mais aux commanditaires de ce meurtre d'Etat qui sont encore en poste.
Charlie Hebdo doit vivre et va vivre. Nos colères aussi mais surtout notre envie de continuer à rire des cons qui nous entourent quitte à accepter en premier lieu de se moquer de nous-mêmes.
Plus que jamais engageons-nous, révoltons-nous, aimons-nous mais n'oublions surtout pas de nous marrer. C'est la meilleure réponse à faire aux salopards qui ont tués ceux qui conjuguaient chaque semaine l'irrévérence et la satire ainsi que les deux policiers qui étaient là pour les protéger.
Dieu, si tu existes, je te dis merde car en ton nom trop de sang continue à couler.
Appel du Collectif 29 contre les répressions policières, contre la violence d’État, son in-justice, sa police et ses armes
Bloquons NobelSport ! - fabricant d'armement de répressions -
Pont-de-Buis – Finistère (29) MERCREDI 3 décembre
Le 26 octobre dernier, Rémi Fraisse, étudiant de 21 ans est décédé sur le site de Sivens dans le Tarn lors de la manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers d’opposants au barrage. Il a été tué par l’explosion d’une grenade offensive de la gendarmerie.
Ce drame n’est pas un accident, il est le résultat de plusieurs mois de violences policières croissantes envers les opposant-e-s pour imposer un projet inutile dont la pertinence est aujourd’hui même remise en cause par un rapport d’experts : trop coûteux, pas adapté aux besoins réels, entraînant des dégradations et destructions environnementales sans réelle prise en compte des solutions alternatives possibles et existantes...
Loin d'être une exception, la mort de Rémi Fraisse s'ajoute à la liste déjà longue des victimes de la répression policière. Malik Oussekine tué lors d'une manifestation en 1986, Wissam El Yamni tabassé à mort par des policiers le 9 janvier 2012, Amine Bentounsi tué d'une balle dans le dos à Noisy-Le-Sec, Abdelhak Goradia tué lors d'une reconduite à la frontière en août 2014,...
La répression à laquelle ont dû faire face les opposant-e-s au barrage de Sivens n’est pas isolée. De nombreux manifestants sont gravement blessés et mutilés par les forces de l’ordre dans le cadre de luttes légitimes, des dizaines de syndicalistes sont poursuivis suite à des grèves.
C’est par peur de voir se multiplier les résistances et les alternatives que le gouvernement crée un climat de violences et de criminalisation des mouvements sociaux et écologiques.
Un jeune de 21 ans est mort, tué par la police, tandis que médias et gouvernement nous font croire que ce sont les manifestant-e-s qui sont violents.
Cette violence répressive qui ne vise qu’à défendre la loi du profit ne doit pas reste sans réaction.
Partout en France, exigeons :
l'arrêt immédiat de toutes les poursuites judiciaires à l'encontre des personnes ayant participé aux manifestations des dernières semaines, mais aussi aux manifestations de soutien aux ZAD de Notre Dame des Landes et de celle du Testet.
l'amnistie pour toutes les personnes condamnées.
la libération des camarades emprisonnés, notamment Enguerrand, en grève de la faim et maintenu arbitrairement en détention par le procureur de Nantes.
Partout en France, organisons-nous pour lutter contre toutes les violences policières, dans les villes, les quartiers, les facs, les ZAD !
Partout en France, bloquons les usines qui fabriquent les armes qui blessent, mutilent et tuent. Ces usines sont complices et actrices de la violence d’État.
A Pont-de-Buis dans le Finistère, l'usine NobelSport fabrique des grenades lacrymogènes et flash-balls qu'elle vend à l'armée et à la police...
le mercredi 3 décembre, rendez-vous à Pont-de-Buis à partir de 10h devant l’espace François Mitterrand pour une manif et un blocage de l’usine NobelSport.
Exigeons :
l’interdiction des armes soi-disant non létales utilisées par le bras armé de l'Etat (grenades, flash-ball, Taser,...)
Les Alternatifs saluent la mémoire de Rémi Fraisse et s’inclinent devant la douleur de ses proches.
Barrage de Sivens : Une mobilisation citoyenne de longue date La mobilisation citoyenne contre le projet de barrage de Sivens n’a pas débuté le week-end dernier, mais dés 2011. Depuis des mois, des paysans, des riverains et des militants dénoncent un projet aberrant, dont l’objectif est de soutenir l’agriculture productiviste de quelques uns - créant à terme des impasses avec le changement climatique. Une soixantaine de jours de grève de la faim, pour obtenir la publication du rapport des experts et l’ouverture d’un débat, a été traité par le mépris. Depuis des mois ces opposants alertent sur la brutalité des forces de l’ordre.
Un passage en force dans un extrême violence policière Début Septembre, les travaux ont été lancés pour un passage en force, dans une ambiance de manoeuvres militaires, avec l’objectif d’atteindre une situation irréversible. Si le gouvernement avait accepté d’écouter les arguments des opposants plutôt que de leur répondre par la force, Rémi serait encore vivant.
Non à la criminalisation des mobilisations citoyennes De fait, le barrage de Sivens n’est pas le seul projet d’aménagement pour lequel le gouvernement français fait le choix de la répression et de la criminalisation des mobilisations citoyennes. Notre-Dame-des-Landes, la ligne ferroviaire Lyon-Turin, l’usine des 1000 vaches, OL Land, etc. sont autant de grands projets d’aménagement contre les dangers desquels se mobilisent de nombreux groupes citoyens. Loin d’être un blocage rétrograde, ces mobilisations portent le refus de solutions dépassées qui ne prennent en compte que des intérêts productivistes. Plutôt que d’envoyer la troupe, il est temps d’écouter ce que disent les acteurs mobilisés à Sivens, à Notre Dame des Landes etc… vers la recherche collective de solutions innovantes à des problèmes réels, de pistes pour inventer une société réellement durable et respectueuse des écosystèmes.
Le gouvernement actuel qui n’a pas osé sanctionner les récentes destructions de portiques ni le saccage de bâtiments par des militants de la FNSEA, a réagi violemment face aux manifestations contre le barrage du Testet parce qu’il tremble devant la force de ces mouvements de contestation citoyenne ; ces mouvements préparent une nouvelle société, radicalement anticapitaliste, antiproductiviste, écologiste, autogestionnaire, une société à l’opposé de celle qu’il soutient.
Cette société écologique et démocratique est à notre portée : pour Rémi, pour toutes et tous, amplifions le mouvement !
Dans le Tarn, à proximité de Sivens, un nouveau grand projet inutile de barrage dédié à l'irrigation du maïs et financé sur fond public à hauteur de 8,4 millions d'euros menace une zone humide classée « remarquable » située au Testet.
Stop à l’artificialisation des terres agricoles Alors que l'artificialisation des terres agricoles ne cesse de s'accroître pour représenter 9,1% du territoire national, les promoteurs de ce projet de barrage s'apprêtent à déboiser une vaste zone de 40 hectares, dont 13 hectares de zones humides. Stop à la destruction de cette zone humide Une centaine d'espèces animales protégées ont été identifiées sur ce site. Comme de mauvaise coutume, les « déstructivistes » au pouvoir se proposent de créer de toute pièce de nouvelles zones humides au titre de mesures compensatoires. Dans le cerveau étriqué d'un bureaucrate, rien n'est aussi simple que de déplacer une zone humide et des espèces menacées. D'un clic de (chauve)souris, les salamandres, couleuvres et autres pipistrelles sont exfiltrées de la zone à bétonner et réimplantées artificiellement dans une nouvelle zone. Simple. Trop simple !!!
Stop au modèle agricole productiviste Ce barrage est d'autant plus contestable qu'il va de pair avec un modèle agricole productiviste faisant la part belle au couple infernal « maïs / élevage industriel /nitrate /algues vertes ». Cette plante, inadaptée à nos latitudes nécessite une très forte consommation d'eau et d'intrants chimiques. Ineptie agronomique, le maïs oblige les agriculteurs à puiser dans les nappes phréatiques et cours d'eau. Aujourd'hui, l'agriculture absorbe plus de 70 % de l'eau consommée. Pour faire pousser un kilo de maïs, il faut entre 238 et 454 litres d'eau ! Pire, le maïs laisse la terre à nu pendant une très grande partie de l'année, créant les conditions du ruissellement, de l'érosion des terres arables et des inondations à venir.
Stop à la répression des militant-es opposé-es à ce barrage Depuis plusieurs semaines, cet énième grand projet inutile cristallise l'opposition de militant-es mobilisé-es. Ces derniers sont confronté-es à un déploiement de force et de violence policière que les zadistes de Notre-Dame des Landes n'ont que trop bien connu. Au Testet avec ce projet de barrage comme à Drucat avec le projet de ferme-usine des 1000vaches, ce modèle agricole dépendant du maïs et du soja vacille. Pour que la transition agricole que nous appelons de nos voeux voie enfin le jour, ces grands projets inutiles doivent être abandonnés.