Le contrôle des élections par les citoyens est un droit fondamental qui ne doit pas être remis en cause par une automatisation électronique du processus de vote. Les machines à voter électroniques (à ne pas confondre avec le vote par internet interdit en France) seront imposées aux brestois et aux brestoises pour les prochaines échéances électorales de mars prochain, ceci sans débat préalable. Un tel système ne permettra plus aux citoyens de surveiller le scrutin. Quant à un contrôle a posteriori, il deviendra totalement impossible. Ce n'est pas pour rien, lors de l'expérimentation effectuée dans le quartier de Bellevue à l'occasion des élections européennes de 1999, que les électeurs se situant dans la tranche d'âge des 30-50 ans avaient fait clairement part de leurs réticences face à l'utilisation des machines à voter électroniques. Qui pourra désormais garantir à l'électeur que son "vote électronique" ait bien crédité le compte de voix du candidat de son choix? Qui pourra garantir une totale sincérité des scrutins? Malgré le discours faussement rassurant de M. Masson, premier adjoint au maire, rien aujourd'hui ne peut apporter de totales garanties concernant ce type de machines à voter. Les arguments pronés par la mairie de Brest dans sa campagne de propagande concernant l'acquisition des "machines à voter" ne peuvent être appréciés uniquement au regard du caractère "pratique" dû à la simplification des procédures de vote, ni encore en raison la diminution des frais d'organisation des scrutins pour l'Etat (qui reste à démontrer). S'il est vrai que l'organisation d'une élection a un coût, l'expression de la démocratie n'a pas de prix. A un moment où la classe politique se trouve décribilisée aux yeux de l'opinion publique, une gadgétisation des procédures d'élections associée à une absence de possibilité de contrôle du scrutin par les citoyens ne feront qu'accentuer le clivage entre les élus et les électeurs. Concernant la modification du mode de scrutin pour les élections régionales, les parlementaires socialistes s'étaient déjà associés à l'UMP afin de s'attaquer au pluralisme politique, fondement même de notre démocratie. Aujourd'hui à Brest, après s'être dernièrement illustrée par l'absence de concertation avec la population concernant le choix d'un mode de transport en site propre, avec la mise en place des machines à voter électronique, la municipalité soit disant de gauche, s'engage un peu plus sur la voie du recul démocratique.