Déjà huit jours que la Grève des chômeurs a commencé.
Au premier jour de la mobilisation, à Brest nous étions cinquante personnes à occuper le Pôle Emploi Jaurès. Il faudra attendre vingt heures avant que les pacifiques chômeurs et précaires en lutte se fassent déloger par une vingtaine de policiers en tenue anti-émeute sous le regard du directeur de l’agence, du directeur départemental de Pôle Emploi, du commissaire principal et du sous-préfet qui était venu marquer de sa présence le début de cette mobilisation.
Le lendemain, au matin, des camarades ont été enfermé-e-s dans la même agence. Suite à leur “sortie”, la direction a décidé de fermer le site, empêchant les autres demandeur-euse-s d’y accéder pour la journée. Maladroitement, le directeur de l’agence Jaurès invoqua un pathétique argument de “sécurité” pour justifier son choix de fermeture. Stratégie “petits bras” de la tentative de division cousue de fil blanc pour, semble t-il laisser croire à l’opinion publique et autres usagers de Pôle Emploi que cela serait les “pas gentils” grèvistes qui seraient responsables d’un dysfonctionnement du service en raison de leurs actions revendicatives, espérant du même coup porter atteinte à nos tentatives de rapprochement avec le personnel des Pôle Emploi. Mauvaise pioche “camarade” directeur. Depuis le début de la mobilisation, les grévistes ayant pris le parti de ne pas perturber le service de Pôle Emploi ou des autres institutions qui ont été ou qui pourraient être aussi occupées. Restera aux coaches de gestion de crise sociale de Pôle Emploi à revoir leurs scénarii mal ficelés et tellement grossiers. Faute de grives, l’on mange des merles. L’après midi du mardi fut donc consacré à l’occupation du Pôle Emploi Observatoire. Après quatre heures dans les locaux de l’agence de centre-ville, c’est à nouveau l’arrivée des forces de l’ordre qui lanca le mot d’ordre d’évacuation du site qui se fit encore une fois dans le calme et en chanson, faute d’être enchanté de quitter les lieux. A Rennes, sous la pression des camarades en lutte, la direction régionale a reconnu le droit de ne pas se présenter aux convocations de suivi mensuel sans être sanctioné-e pour cause de grève des chômeur-euse-s, et ce jusqu’au 7 mai pour l’instant. Première victoire et pas des moindres, Pôle Emploi reconnaît de fait la légitimité de la mobilisation !
Le mercredi 05 mai, les directeurs de Pôle Emploi ont inauguré une nouvelle stratégie : fermer les agences pour empêcher les grévistes de rentrer... Pôle Emploi Observatoire n’a pas ouvert de la journée, et au Pôle Emploi de Brest Tallin, le directeur départemental était là pour filtrer les entrées ! L’on est flatté par tant d’attentions de l’intéressé. Pas de quoi empêcher de rencontrer les autres chômeur-euse-s et précaires et de leur expliquer notre démarche. Accueil qui s’avére toujours positif avec la population en difficulté depuis le début de la lutte. De nouvelles personnes nous rejoignent.
Jeudi matin, c’est à nouveau le Pôle Emploi Brest Observatoire qui fut investi par les camarades. A l’ordre du jour des revendications, pouvoir poser dans chaque agence une “journée blanche” afin que les usagers puissent rencontrer collectivement les agents de Pôle Emploi sans que ces derniers soient pénalisés en terme de salaire. Pas de suite positive à notre revendication du moment. C’est encore une fois la venue des forces de l’ordre qui précipita notre sortie... toujours des plus pacifiques et toujours en chanson. L’on ne le précisera jamais assez. Et comme l’on avait donné rendez-vous à 14h00 devant la CAF, cela eut été dommage de ne pas rester sur place. Vers 14h30, nous décidons (en fait la décision avait été prise bien avant) d’occuper le site de la CAF. Même revendication qu’au Pôle Emploi le matin avec hélas le même résultat. Toujours une sortie dans le calme et en chanson à l’arrivée des forces de l’ordre.
Vendredi, lors de notre rendez-vous journalier devant la CAF, l’on constate qu’un vigile est censé filtrer les entrées. Notre lutte donne déjà du travail à une personne. Dommage tout de même, l’on n’avait pas prévu de rester sur place. Reste que désormais nous sommes attendus à voir les bouts du nez qui pointent aux vitres des bâtiments administratifs dès que l’un-e d’entre nous passe à proximité ou que plus de deux personnes discutent sur le trottoir. Petite anecdote en passant, dans le Pôle Emploi de Brest Jaurès, un questionnaire de satisfaction clientèle était remis le matin aux “client-e-s” de la maison. Questionnaire à remplir sur place de préférence. Faudrait pas pas non plus que les usagers prennent le temps de peser leur réflexion et y annoter quelques revendications.
D’autres villes étaient aussi en action cette semaine : Paris, Montreuil, Tours, Caen, Nantes, Rennes, Lannion, Lorient, Quimper, Montpellier... La liste ne faisant que s’allonger au fil des jours.
La lutte continue.
Revendications :
- Arrêt des radiations
- Publication des budgets détaillés de Pôle Emploi
- Retrait du 39/49 - Accès à un service public de qualité et direct (accès au numéro de téléphone de l’agence dont dépent le privé d’emploi)
- Retrait de l’Offre “Raisonnable” d’Emploi - La seule offre raisonnable est celle sur laquelle veut bien postuler le privé d’emploi.
- Retrait du suivi mensuel obligatoire - Ce suivi doit être de qualité, public, et à la demande du privé d’emploi uniquement.
- Retrait des lampes de détection des faux documents d’identité dans les agences Pôle Emploi.
etc...
- Collectif brestois "En marche contre l'injustice sociale"
- Déclaration de la CGT Pôle Emploi Bretagne lors du comité d'établissement du vendredi 28 mai 2010
Au premier jour de la mobilisation, à Brest nous étions cinquante personnes à occuper le Pôle Emploi Jaurès. Il faudra attendre vingt heures avant que les pacifiques chômeurs et précaires en lutte se fassent déloger par une vingtaine de policiers en tenue anti-émeute sous le regard du directeur de l’agence, du directeur départemental de Pôle Emploi, du commissaire principal et du sous-préfet qui était venu marquer de sa présence le début de cette mobilisation.
Le lendemain, au matin, des camarades ont été enfermé-e-s dans la même agence. Suite à leur “sortie”, la direction a décidé de fermer le site, empêchant les autres demandeur-euse-s d’y accéder pour la journée. Maladroitement, le directeur de l’agence Jaurès invoqua un pathétique argument de “sécurité” pour justifier son choix de fermeture. Stratégie “petits bras” de la tentative de division cousue de fil blanc pour, semble t-il laisser croire à l’opinion publique et autres usagers de Pôle Emploi que cela serait les “pas gentils” grèvistes qui seraient responsables d’un dysfonctionnement du service en raison de leurs actions revendicatives, espérant du même coup porter atteinte à nos tentatives de rapprochement avec le personnel des Pôle Emploi. Mauvaise pioche “camarade” directeur. Depuis le début de la mobilisation, les grévistes ayant pris le parti de ne pas perturber le service de Pôle Emploi ou des autres institutions qui ont été ou qui pourraient être aussi occupées. Restera aux coaches de gestion de crise sociale de Pôle Emploi à revoir leurs scénarii mal ficelés et tellement grossiers. Faute de grives, l’on mange des merles. L’après midi du mardi fut donc consacré à l’occupation du Pôle Emploi Observatoire. Après quatre heures dans les locaux de l’agence de centre-ville, c’est à nouveau l’arrivée des forces de l’ordre qui lanca le mot d’ordre d’évacuation du site qui se fit encore une fois dans le calme et en chanson, faute d’être enchanté de quitter les lieux. A Rennes, sous la pression des camarades en lutte, la direction régionale a reconnu le droit de ne pas se présenter aux convocations de suivi mensuel sans être sanctioné-e pour cause de grève des chômeur-euse-s, et ce jusqu’au 7 mai pour l’instant. Première victoire et pas des moindres, Pôle Emploi reconnaît de fait la légitimité de la mobilisation !
Le mercredi 05 mai, les directeurs de Pôle Emploi ont inauguré une nouvelle stratégie : fermer les agences pour empêcher les grévistes de rentrer... Pôle Emploi Observatoire n’a pas ouvert de la journée, et au Pôle Emploi de Brest Tallin, le directeur départemental était là pour filtrer les entrées ! L’on est flatté par tant d’attentions de l’intéressé. Pas de quoi empêcher de rencontrer les autres chômeur-euse-s et précaires et de leur expliquer notre démarche. Accueil qui s’avére toujours positif avec la population en difficulté depuis le début de la lutte. De nouvelles personnes nous rejoignent.
Jeudi matin, c’est à nouveau le Pôle Emploi Brest Observatoire qui fut investi par les camarades. A l’ordre du jour des revendications, pouvoir poser dans chaque agence une “journée blanche” afin que les usagers puissent rencontrer collectivement les agents de Pôle Emploi sans que ces derniers soient pénalisés en terme de salaire. Pas de suite positive à notre revendication du moment. C’est encore une fois la venue des forces de l’ordre qui précipita notre sortie... toujours des plus pacifiques et toujours en chanson. L’on ne le précisera jamais assez. Et comme l’on avait donné rendez-vous à 14h00 devant la CAF, cela eut été dommage de ne pas rester sur place. Vers 14h30, nous décidons (en fait la décision avait été prise bien avant) d’occuper le site de la CAF. Même revendication qu’au Pôle Emploi le matin avec hélas le même résultat. Toujours une sortie dans le calme et en chanson à l’arrivée des forces de l’ordre.
Vendredi, lors de notre rendez-vous journalier devant la CAF, l’on constate qu’un vigile est censé filtrer les entrées. Notre lutte donne déjà du travail à une personne. Dommage tout de même, l’on n’avait pas prévu de rester sur place. Reste que désormais nous sommes attendus à voir les bouts du nez qui pointent aux vitres des bâtiments administratifs dès que l’un-e d’entre nous passe à proximité ou que plus de deux personnes discutent sur le trottoir. Petite anecdote en passant, dans le Pôle Emploi de Brest Jaurès, un questionnaire de satisfaction clientèle était remis le matin aux “client-e-s” de la maison. Questionnaire à remplir sur place de préférence. Faudrait pas pas non plus que les usagers prennent le temps de peser leur réflexion et y annoter quelques revendications.
D’autres villes étaient aussi en action cette semaine : Paris, Montreuil, Tours, Caen, Nantes, Rennes, Lannion, Lorient, Quimper, Montpellier... La liste ne faisant que s’allonger au fil des jours.
La lutte continue.
Revendications :
- Arrêt des radiations
- Publication des budgets détaillés de Pôle Emploi
- Retrait du 39/49 - Accès à un service public de qualité et direct (accès au numéro de téléphone de l’agence dont dépent le privé d’emploi)
- Retrait de l’Offre “Raisonnable” d’Emploi - La seule offre raisonnable est celle sur laquelle veut bien postuler le privé d’emploi.
- Retrait du suivi mensuel obligatoire - Ce suivi doit être de qualité, public, et à la demande du privé d’emploi uniquement.
- Retrait des lampes de détection des faux documents d’identité dans les agences Pôle Emploi.
etc...
- Collectif brestois "En marche contre l'injustice sociale"
- Déclaration de la CGT Pôle Emploi Bretagne lors du comité d'établissement du vendredi 28 mai 2010