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patronat

  • Un ANI qui nous veut du mal !

    Rarement un accord national interprofessionnel (ANI) aura entériné autant de reculs pour les salarié-e-s que celui conclu le 11 janvier 2013 entre le patronat et trois syndicats.

    A l'initiative d'Attac et de la Fondation Copernic, un collectif d'organisations associatives, syndicales et politiques lancent un appel pétitionné pour dire NON à cet accord régressif.

    A signer et faire circuler largement !

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    L’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier signé par le patronat et certaines organisations syndicales représente un recul social majeur. Les soi-disant « nouveaux droits pour les salariés » sont en réalité de portée limitée et comportent nombre de dérogations et de dispositions qui en permettent le contournement. Par contre, les mesures en faveur  du patronat portent des coups sévères au droit du travail. Cet accord s’inscrit dans le droit fil des préconisations, appliquées partout en Europe, de la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) : démantèlement du droit du travail,  chantage à l’emploi pour baisser les salaires et les droits sociaux au nom de la compétitivité. Il contribuera ainsi à la spirale dépressive dans laquelle les politiques d’austérité enfoncent l’Union européenne.

    L’accord aggrave encore, après les lois Fillon de 2004 et 2008 qu’il faut abroger, la remise en cause de la hiérarchie des normes en permettant de nouveau qu’un accord d’entreprise soit moins favorable que la convention collective et que la loi : en cas de « graves problèmes conjoncturels » de l’entreprise (quelle entreprise ne connaît pas de problème conjoncturels et surtout qui en jugera ?), il ne laisse d’autre choix au salarié que d’accepter la baisse de son salaire et l'augmentation de son temps de travail sous peine de licenciement. L’accord réduit considérablement les droits et les possibilités de contestation et de recours à la justice des salariés et de leurs représentants. Il remet en cause des prérogatives importantes des instances représentatives du personnel et renforce le pouvoir des employeurs, notamment celui d’imposer la « mobilité » des salariés (changement de lieu ou de poste de travail).

    Loin de permettre « la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés » cet accord va, au contraire, aggraver la précarité du travail en libérant le patronat de nombre d'obligations. En dépit des promesses qui avaient été faites par le gouvernement, l'accord ne réduit pas les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes, alors même que la précarité de l'emploi concerne en premier lieu les femmes, prépondérantes dans le temps partiel (80%) et plus souvent touchées par les CDD, le chômage et le sous-emploi.

    Enfin cet accord est illégitime. Il a été signé par trois confédérations syndicales représentant une minorité de salariés, alors même que les règles de représentativité syndicale sont sur le point de changer. Les parlementaires de droite se disent prêts à voter ses dispositions telles quelles, mais ni le président de la République, ni la majorité de l’Assemblée nationale n’ont été élus pour faire reculer les droits des salariés. Transposer ces reculs sociaux dans la loi représenterait donc un grave déni démocratique.

    Nous appelons les salariés-es, et plus largement, tous les citoyen-ne-s à lire ce texte, à l’analyser, à tenir partout des réunions pour en débattre ensemble et faire entendre leurs exigences auprès de leurs élus, tout particulièrement ceux de gauche, pour qu’ils ne votent pas ce texte. L'heure est bien plutôt à la sécurisation des emplois contre les licenciements, pour un travail de qualité, sans précarité, avec des droits sociaux de haut niveau pour les salariés, les chômeurs et les retraités. Nous ferons tout pour que cet accord n’acquière pas force de loi et nous appelons à soutenir toutes les initiatives en ce sens, en particulier les mobilisations syndicales.

    Appel soutenu par : Attac, CADAC, CGT Commerce Paris, CGT Hôtels Prestiges et Economiques, CGT-Finances, CNDF, CNT-Solidarité ouvrière Ile-de-France, Convergence de défense et développement des services publics, Convergences & Alternative, Fédération pour une alternative sociale et écologique, Fondation Copernic, FSU, Gauche anticapitaliste, Gauche unitaire, Les Alternatifs, Les efFRONTé-e-s, Marches européennes contre le chômage, Mouvement des jeunes communistes de France, Mouvement national des chômeurs et précaires, Nouveau parti anticapitaliste, Osez le féminisme !, Parti communiste français, Parti communiste des ouvriers de France, Parti de gauche, Réseau féministe « Ruptures », Résistance sociale, République & Socialisme, Union syndicale Solidaires...

    >> signer (et faire signer) cet appel lancé par plusieurs mouvements et organisations.

    S'informer :

    - "Un résumé de l'ANI : les 54 reculs qu'il contient"
    par Gérard Filloche


    Argelès-sur-mer le 14 mars 2013 - Gérard Filoche analyse
    l'accord national interproffessionel signé le 11 janvier 2013
    entre le MEDEF et trois syndicats minoritaires (sur 8).
    Le gouvernement PS-EELV avec le soutien des députés UMP et FN
    envisage de le transposer en loi modifiant le code du travail.


    Laurence Parisot: "ce n'est pas aux... par lepartidegauche

  • Retraites : les salariés ne doivent pas payer deux fois !

    Communiqué de presse des Alternatifs
    7 juin 2012

    arton1355-8cba8.pngPromesse de campagne du candidat Hollande, le droit à la retraite à 60 ans va être restauré pour les salarié-e-s ayant commencé à travailler avant 20 ans et ayant tous leurs trimestres cotisés (41 ans immédiatement et 41,5 ans prochainement). Reste maintenant à abroger la contre-réforme des retraites de Nicolas Sarkozy qui a reporté l'âge légal de la retraite à 62 ans et de la retraite à taux plein à 67 ans.

    Cette réforme avait été imposée contre l'avis et la mobilisation de millions des salarié-e-s pour permettre l'équilibre des régimes de retraites. Cet équilibre aurait aussi pu être obtenu par une hausse des cotisations, en particulier patronales, et par de nouvelles recettes sur les transactions financières, option qui avait alors été écartée d'office. Ce sont donc les salarié-e-s et uniquement les salarié-e-s qui ont fait les frais de cette contre-réforme.

    Soyons clairs : la retouche de la contre-réforme Sarkozy n'est que justice. Mais, à ce stade, il ne s'agit que d'un aménagement positif mais à la marge. De plus cet aménagement va être financé par une augmentation des cotisations sociales salariales et patronales de 0,1% puis de 0,25%. Dit autrement, les salarié-e-s verront leur salaire net baisser de 0,1% puis 0,25%. Et cette baisse risque d'être encore aggravée par une hausse des cotisations salariales portant sur les régimes complémentaires Agirc-Arrco.

    Après avoir fait intégralement les frais de la contre-réforme Sarkozy, les salarié-e-s ne doivent pas payer un centime d'une mesure qui ne fait que rééquilibrer dans le sens de la justice. Ce rééquilibrage doit être intégralement payé par le patronat par une hausse des cotisations patronales de 0,2% dès 2013 qui évolueront vers 0,5% en 2017. C'est maintenant au tour du patronat de payer sa part de la contre-réforme de Sarkozy !