Alors que des “progressistes” brestois se satisfont de la fin du contrôle citoyen dans le processus électoral introduit par l’utilisation d’ordinateurs de vote opaques et invérifiables, un peu de recul géographique semble un tant soi peu pertinent. Pour mieux appréhender localement les finalités d’un débat qui dépasse nos frontières, je me permets de vous faire partager l’opinion d’un américain résidant en Suisse à qui il a été demandé d’apporter son regard sur les élections américaines. L’article a été publié le jeudi 31 janvier 2008 dans le journal genevois “Le Temps”.
Andy Sundberg, diplômé de l'Académie navale des Etats-Unis et de l'Université d'Oxford, qui a donc a priori un encéphale hautement plus développé que votre rédacteur, affirme que “l'ombre du doute et de la suspicion plane malheureusement sur les résultats des dernières élections présidentielles aux Etats-Unis, surtout dans les Etats utilisant des machines à voter électroniques.”
Les “petits bras” polémistes et les personnes à courte vue me répondront sûrement que les ordinateurs de vote utilisés aux Etats-Unis ne sont pas les mêmes que ceux utilisés en France. J’en conviens d’avance. Mis à part cela, vous constaterez que le fond du débat reste le même, qu’on soit en France ou en Floride.
L’auteur de l’article s’attarde sur les causes de ces doutes : problème de fiabilité, impossibilité de recomptage, possibilité de programme malveillant pouvant modifié la réalité des votes... n’hésitant pas à dénoncer que dans son pays “...des efforts acharnés ont été déployés afin d'étouffer ou de discréditer tout débat à ce sujet.”
... Comme chez nous en France. Etonnant non ?
Andy Sundberg développe son propos en mettant en avant l’absence de trace écrite ne permettant pas un recomptage. Sans surprise, les mêmes résistances pour maintenir cette opacité sont aussi évoquées : “ ...Mais si on ajoute un système utilisant du papier, alors à quoi bon avoir des machines aussi chères?” , les préposés de nombreux bureaux de vote de considérer une vérification par le papier comme “un gaspillage d’argent”.
Andy Sundberg convient que développer des machines électroniques capables d’inventorier rapidement les résultats semblait une bonne option face à la complexité des scrutins américains. Quoiqu’il en soit il constate aujourd’hui que “des questions de coût et de vulnérabilité technologique semblent suggérer que cela n'a fait qu'empirer les choses.”.
Face à ce constat, l’américain fait appel à son bon sens pour proposer une procédure électorale simple reposant sur un vote papier permettant un dépouillement rapide tout en garantissant aux citoyens une possibilité de contrôle de l’élection et d’un recomptage manuel si celui-ci s’avérait nécessaire en cas de divergence présumée.
Andy Sundberg conclue que “... La machine à voter électronique était la mauvaise réponse à une question inutile. Elle était bien trop ingénieuse. Le progrès va consister à revenir en arrière et à utiliser une modeste feuille de papier. Espérons que cela sera bientôt le cas. La place de ces machines électroniques est dans un musée, pas dans les isoloirs américains.”
Pour en revenir à la France, l’on apprend aujourd’hui que, pour sûrement ne pas se mettre à dos les élus locaux, Michèle Alliot-Marie va malheureusement autoriser l’utilisation des ordinateurs de vote NEDAP lors des élections municipales de mars prochain. Fort de ce parapluie institutionnel, de bonnes âmes “progressistes” vont sans doute encore nous entonner leur petite complainte pour dénigrer à Brest ceux qui depuis quatre ans continuent à revendiquer le droit que leur vote soit bien attribué au candidat de leur choix ainsi que ceux qui revendiquent qu’un contrôle citoyen du bon déroulement des scrutins puisse avoir lieu, chose impossible à Brest depuis 2004.
Vivement le retour au progrès souhaité par Andy Sundberg. Vivement le retour à la démocratie.
Andy Sundberg, diplômé de l'Académie navale des Etats-Unis et de l'Université d'Oxford, qui a donc a priori un encéphale hautement plus développé que votre rédacteur, affirme que “l'ombre du doute et de la suspicion plane malheureusement sur les résultats des dernières élections présidentielles aux Etats-Unis, surtout dans les Etats utilisant des machines à voter électroniques.”
Les “petits bras” polémistes et les personnes à courte vue me répondront sûrement que les ordinateurs de vote utilisés aux Etats-Unis ne sont pas les mêmes que ceux utilisés en France. J’en conviens d’avance. Mis à part cela, vous constaterez que le fond du débat reste le même, qu’on soit en France ou en Floride.
L’auteur de l’article s’attarde sur les causes de ces doutes : problème de fiabilité, impossibilité de recomptage, possibilité de programme malveillant pouvant modifié la réalité des votes... n’hésitant pas à dénoncer que dans son pays “...des efforts acharnés ont été déployés afin d'étouffer ou de discréditer tout débat à ce sujet.”
... Comme chez nous en France. Etonnant non ?
Andy Sundberg développe son propos en mettant en avant l’absence de trace écrite ne permettant pas un recomptage. Sans surprise, les mêmes résistances pour maintenir cette opacité sont aussi évoquées : “ ...Mais si on ajoute un système utilisant du papier, alors à quoi bon avoir des machines aussi chères?” , les préposés de nombreux bureaux de vote de considérer une vérification par le papier comme “un gaspillage d’argent”.
Andy Sundberg convient que développer des machines électroniques capables d’inventorier rapidement les résultats semblait une bonne option face à la complexité des scrutins américains. Quoiqu’il en soit il constate aujourd’hui que “des questions de coût et de vulnérabilité technologique semblent suggérer que cela n'a fait qu'empirer les choses.”.
Face à ce constat, l’américain fait appel à son bon sens pour proposer une procédure électorale simple reposant sur un vote papier permettant un dépouillement rapide tout en garantissant aux citoyens une possibilité de contrôle de l’élection et d’un recomptage manuel si celui-ci s’avérait nécessaire en cas de divergence présumée.
Andy Sundberg conclue que “... La machine à voter électronique était la mauvaise réponse à une question inutile. Elle était bien trop ingénieuse. Le progrès va consister à revenir en arrière et à utiliser une modeste feuille de papier. Espérons que cela sera bientôt le cas. La place de ces machines électroniques est dans un musée, pas dans les isoloirs américains.”
Pour en revenir à la France, l’on apprend aujourd’hui que, pour sûrement ne pas se mettre à dos les élus locaux, Michèle Alliot-Marie va malheureusement autoriser l’utilisation des ordinateurs de vote NEDAP lors des élections municipales de mars prochain. Fort de ce parapluie institutionnel, de bonnes âmes “progressistes” vont sans doute encore nous entonner leur petite complainte pour dénigrer à Brest ceux qui depuis quatre ans continuent à revendiquer le droit que leur vote soit bien attribué au candidat de leur choix ainsi que ceux qui revendiquent qu’un contrôle citoyen du bon déroulement des scrutins puisse avoir lieu, chose impossible à Brest depuis 2004.
Vivement le retour au progrès souhaité par Andy Sundberg. Vivement le retour à la démocratie.
Actuellement signatures !
Pétition disponible sur le site internet Ordinateurs-de-vote.org
Citoyens et informaticiens pour un vote vérifié par l'électeur
Citoyens et informaticiens pour un vote vérifié par l'électeur
Commentaires
Ce week-end France Info a annoncé l’abandon des machines à voter à Reims (puisque l’utilisation de plusieurs machines par bureau n’était pas jugée constitutionnelle)...
Le reportage soulignait les contradictions entre les recommandations du conseil constitutionnel et celles du ministère de l’intérieur.
Tant mieux pour les Rémois, tant pis pour nous.
Bonjour Sophie,
A Reims il s'agissait d'ordinateurs de vote INDRA. Cela dit avec les NEDAP, nous sommes confrontés à la même problèmatique d'opacité.
La démocratie est une chose trop fragile pour confier le contrôle des scrutins électoraux à des entreprises privées. La mobilisation continue.
Dommage de trouver dans ce billet les expressions "petits bras polémistes et personnes à courte vue" : cela ne donne plus envie de "polémiquer", mais surtout de débattre avec Chris Perrot.
J'ai publié quelques écrits sur le sujet, billets ou commentaires, parce que je trouvais dommage que le "débat" démocratique, réclamé par C.P., était justifié. De plus les questions qu'ils posaient mériter des réponses plus documentés et argumentés de nos élus brestois.
Apparemment, nous ne sommes plus dans le cadre du débat, mais de l'invective... dommage.
Pourquoi encore argumenter avec quelqu'un qui fait les questions et les réponses ?
Alors oui, je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez brestois, et je ne me permettrai plus de tenter d'argumenter, je ne joue pas dans la même catégorie que C.P., le "gros bras" du vote papier.
Et en plus je suis vraiment myope comme une taupe 8-)
Pour la "courte vue", je ne fais pas référence à une déficience physique de qui que ce soit. Côté myopie, je joue hélas dans la même cour que vous.
Quand à l'expression "petits bras", je suis allé la puisser dans mon lexique d'expressions "Pellicano/Cuillandresque". L'on ne se refait pas.
Pour le débat sur ce dossier monsieur Quentel, vos ami-e-s élu-e-s communistes et socialistes de la majorité sortante ont toujours refusé de débattre sur la question. C'est bien de vouloir le pouvoir, c'est mieux quand l'accès à des responsabilités tient de scrutins dont les résultats ne peuvent être contestables, chose impossible avec les machines NEDAP.
J'ai noté que sur le site de campagne http://www.francoiscuillandre.net que vos amis politiques se satisfaisaient du parapluie institutionnel proposé par le Ministère de l'Intérieur pour imposer encore une fois un système qui introduit le doute au coeur de l'élection. C'est bien cela que j'appelle jouer "petits bras". Ne vous en déplaise.
Bien cordialement,
petite glose et explication de texte :
pour éviter de donner dans le ton agressif, j'avais ajouté en fin de billet cette remarque sur ma myopie (qui ne m'avait tout de même pas empêchée de repérer les lunettes de C.P. sur sa photo, solidarité des bigleux). Le petit smiley (ou Émoticône pour les puristes francophones) à la fin de la phrase était là pour rappeler que ce n'était pas à prendre au sérieux... donc évitons le ton :-E et la :-|
tout n'est pas à lire au premier degré ;-)
Sur le fond, prétendre que toutes les machines ne se ressemblent pas, n'ont pas le même mode de fonctionnement et ne sont pas toutes comparables n'est pas jouer "petit bras" mais juste faire le constat de certains arguments des "anti-machines" ne sont pas toujours très cohérents.
Surtout que je ne crois pas que le fond du problème soit l'aspect technique : je comprends et j'entends ceux qui préfèrent le vote papier au non d'une plus grande transparence et compréhension du fonctionnement démocratique mais ...
Le vote électronique est d'abord un confort pour les assesseurs et les électeurs (si, si, beaucoup de votants me l'ont affirmé aux derniers scrutins), en particulier les aveugles qui peuvent voter de manière réellement autonome (et je ne crois pas que cela soit anecdotique pour eux) et certaines personnes âgées qui ont bien plus de facilité à appuyer sur un bouton qu'à plier un papier pour le mettre dans une enveloppe (il y a une MAPAD à côté du bureau, ce qui est un bon échantillon).
En tant qu'assesseur, j'ai beaucoup aimé rentrer chez moi le dimanche soir à 18h15.
Ah, si les Vert(e)s envoyaient au moins une personne par bureau de vote brestois, on pourrait se prendre une heure ou deux pour prendre l'air le dimanche après-midi (quatre socialistes et un UMP dans mon bureau).
Enfin, Si F. Cuillandre a parfois le mot (trop) hargneux pour ses adversaires, cela ne me semble pas être dans ce cas un exemple à imiter côté langage. Surtout si on veut convaincre ceux qui ne le sont pas encore, adoptons un ton qui garde le débat courtois et sans à priori.
PS : il faut incliner la tête "à gauche" pour lire les smiley. Et chez les socialistes on ne dit pas ami-e-s mais camarades.
Bonsoir monsieur Quentel,
je vais essayer de répondre le plus courtoisement possible à votre longue réaction qui me paraît intéressante au regard des éléments que vous mettez en avant. Je vais essayer d'aller à l'essentiel.
Tout d'abord je ne me considére pas comme un "anti machines à voter" mais comme un "pro transparence démocratique". Comme je le disais à une autre personne, si vous me présentez un ordinateur de vote qui réponde aux exigences de scrutins démocratiques, je me ferai un honneur à en faire la promotion. Pour l'instant je cherche toujours. Vous noterez la nuance. La raison qui m'a fait m'intéresser à ce dosier depuis fin 2003, était le fait de constater les problèmatiques d'opacité qu'apportent l'organisation de scrutins électoraux via les ordinateurs de vote actuels. Il est à noter que dans une élection, le peuple doit rester souverrain. Toutes les étapes des scrutins doivent lui être compréhensibles et rester sous son contrôle. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Tout est dit. Les ordinateurs de vote NEDAP ne répondent en aucun point à ces principes élementaires d'une nation qui se revendique démocratique. De plus, c'est extrêment inquiétant de confier le contrôle des scrutin à une entreprise privée. C'est aujourd'hui encore le choix des socialistes brestois (et d'autres formations politiques locales hélàs).
Vous comprendrez le caractère secondaire du confort de certains assesseurs de pouvoir rentrer chez eux deux heures plus tôt pour s'affranchir du dépouillement des bulletins. Nous demandons à des personnes de nous représenter dans telle ou telle institution pour une durée plus ou moins longue, admettez que le résultat qui sorte des urnes ne doit souffrir d'aucun soupçon d'illégitimité. Hors l'opacité des ordinateurs de vote introduit de facto la notion de doute dans le résultat proposé par les ordinateurs de vote. Trouvez vous normal qu'aujourd'hui qu'un électeur brestois (restons dans notre contexte local pour s'implifier le débat) n'a plus de garanties que son "vote" soit bien attribué au candidat de choix ?
Saviez vous Monsieur Quentel qu'en raison du secret industriel, les citoyens ne peuvent avoir accès au code source du programme utilisé par ces matériels informatiques ? Ce n'est pas la mise en scène autour des pseudos contrôles proposés par le Ministère de l'intérieur qui va rassurer les électeurs. Je vous renvois aux prises de position des informaticiens sur ce sujet.
Pour en revenir, à l'observation que j'ai pu faire en qualité d'assesseur, je ne peut partager votre analyse concernant les personnes âgées. Tout en rappelant l'opacité des sysèmes utilisés, j'ai à de trop nombreuses reprises assisté au désarroi de personnes âgées devant ces machines. A chaque fois j'avais honte d'assister à cette situation. Combien de personnes âgées ont arrêtées d'aller voter depuis 2004 ? J'aimerai connaître la réponse. Pas de quoi être fier. Avec le vote papier, de nombreuses personnes âgées prenaient le temps de préparer leur bulletin dans l'intimité de leur domicile et venait participer à cette grande messe démocratique qu'est (qu'était ?) l'élection.
Concernant les non-voyants ou malvoyants, il est vrai que la problèmatique de l'accès au vote est à prendre en compte. Le système "vote papier" actuel n'a pour l'instant apporté toute satisfaction pour ce public. Nonobstant il ne faut pas oublier que si l'informatique apporte une assistance audio à ce public, la problématique démocratique reste persistante. Même les non-voyants n'ont aucune certitude que leur soit bien attribué aux candidats de leur choix. Bien embêtant n'est-il pas ?
Après, concernant les Vert-e-s brestois ou tout autre formation politique locales, il a déjà été répondu à cette question. N'est-il pas préférable pour nos élu-e-s à dégager des moyens pour inciter les brestois et les brestoises à se proposer comme assesseurs ou scrutateurs que de se positionner en apporteur d'affaires commerciales pour des sociétés dont le seul intérêt reste de faire du profit. La ville a déjà montré que ses services étaient très compétents pour faire de la communication à grande échelle. Autant valoriser nos ressources locales. Personnelement je préfére faire confiance aux brestois qu'à déléguer mon droit de contrôle citoyen à une entreprise privée.
Comme le rappelle Andy Sundberg, : "... la machine à voter électronique était une mauvaise réponse à une question inutile."
A votre avis, pourquoi avait-il été décidé que les urnes traditionnelles devaient être transparentes ? La réponse s'impose toute seule.