La lecture de la presse locale permet souvent de lire de bons mots d’auteurs. En ce début mars pré-électoral, c’est notre édile métropolitain qui nous sert un morceau de choix dans le Télégramme du mercredi 03 mars 2010. Régulièrement en effet, tribune est largement offerte au maire brestois pour s’exprimer sur les dossiers locaux qui lui vaut des piques de la part des mousquetaires de l’UMP locale. En général, ces petits assauts par voie de presse sont très convenus sur la forme comme sur fond. Seul intérêt au final étant l’occasion à François Cuillandre de s’afficher en photo grand format avec une carte du vieux Brest en arrière plan et pleins de documents étalés sur son bureau. Je suis le chef, je travaille et je le mets en scène. Tel est le message. Au menu donc ce 03 mars 2010, un zeste de stade Francis Le Blé, l’éternel serpent de mer du grand stade, une tranche de tramway ou bien encore une part de Zénith. Bref, du classique bresto-brestois à ne pas décrocher la ménagère de plus de cinquante ans du visionnage du dernier épisode de “Plus belle la vie”. Questionné sur l’abandon du projet de Zénith, l’introduction de la réponse du maire de Brest, un peu longuette, vaut pourtant son pesant de cacahuètes. Deux points, ouvrez les guillemets : “Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Les promesses sont faites pour guider une action. Il faut savoir évoluer, compter et s’adapter à la réalité des chiffres. Dans un contexte difficile, avec en ligne de mire la suppression de la taxe professionnelle et une baisse des dotations de l’état, il faut réfléchir à deux fois avant de dépenser l’argent du contribuable...” . Formule qui concernait donc le projet de Zénith mais s’avére adaptable à d’autres dossiers. Où on constate que François Cuillandre en cette veille du scrutin des régionales aurait pu la conjuguer au dossier sulfureux de ses machines à voter électroniques qui tiennent aujourd’hui plus de reliques antiques, symboles de la gabegie institutionnelle que du registre du multicoque de compétition. Là François, si tu avais pris le temps de réfléchir un tant soit peu et tirer un enseignement objectif de ta pitoyable “expérimention” au long cours de l’opacité électorale (six ans déjà, c’est long !), tu te serais réconcilié avec des pratiques démocratiques et, en ces périodes de vaches maigres et de disette budgétaire, tu aurais fait l’économie de la rente que tu offriras encore aux marchands de poudre de perlinpinpin informatique. Constat déplorable, c’est hélas toujours les mêmes qui ne changent pas d’avis et c'est toujours les mêmes qui devront mettre la main au porte-monnaie.
- Errare humanum est, perseverare diabolicum
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Commentaires
Bresto-brestois ?
Si ça peut vous rassurer, il est plus d'une grande ville de France où le même scénario se joue. Un chef, que l'opposition taquine très conventionnellement, met en oeuvre un programme d'investissements publics tel qu'il a été dessiné dans ces cercles que l'on nomme l'AMGVF ou l'ACUF. C'est dans ces cercles que l'utilisation des mav fut prescrit aux cas les plus emblématiques de la problématique du renouvellement urbain, à commencer par Mulhouse et Le Havre, dont les maires étaient les président et vice-président de l'AMGVF jusqu'en 2006.
JC Boulard, maire du Mans, qui fréquente Cuillandre de longue date (ils étaient au cabinet de Louis Le Pensec en 1988), a été le premier a doté une ville de cette importance d'un tram sur lequel s'articulent ensuite tous les projets. Par exemple, puisque vous en parlez, les stades de foot : depuis 1998 que Vinci peinait à gagner ces marchés -voir le quasi-fiasco de Grenoble- il signe Le Mans puis Le Havre dés le lendemain des municipales, et a maintenant plus d'un sous le coude avec Valenciennes, Reims, Boulogne, Dunkerque, Brest, Caen...
La voie du premier tram ouverte, Brest, qui avait voté non au référendum de 1990, peut suivre. A consulter les compte-rendus des tables rondes de l'exposition "Villes en Mouvement" de la Fimbacte (dont le président d'honneur est A. Santini), et ceux notamment des villes visitées en 2008-2009 : Amiens, Angers, Dunkerque, Brest, Clermont, Le Mans, Mulhouse, Reims, Grenoble, Le Havre, Nice (l'intégralité des grandes villes électroniques) où l'on voit qu'il s'agit surtout, sous couvert de développement durable, de trouver preneurs auprès des promoteurs et concessionnaires pour de nombreux lots de foncier fraîchement récupéré par ces municipalités.
http://www.fimbacte.com/expo/index.html