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Brest - Page 27

  • Vers le retour des scrutins démocratiques à Brest ?

    La chose n’est pas passée inaperçue. Ce sont de bonnes vieilles urnes traditionnelles qui ont été utilisées à Brest pour le scrutin des élections prud'hommales. Les salariés/électeurs auront eu ainsi la garantie que leur choix a été bien le reflet de la réalité avec la possibilité qu'un recomptage soit possible en cas de contestation. Le retour à l’utilisation des urnes transparentes par le service élections de la Ville de Brest pour l’organisation de l’élection prud’hommale s’affiche donc comme une véritable révolution dans la cité du Ponant. En effet depuis quatre longues années, ce sont d’opaques ordinateurs de vote qui étaient imposés par la municipalité aux électeurs brestois lors des rendez-vous électoraux.

    Quand le PS brestois aime les urnes transparentesL’observateur attentif aura aussi noté que ce choix des urnes transparentes avait aussi dernièrement été fait localement par les socialistes lors de leur vote interne pour le choix de leur premier secrétaire. Les socialistes brestois auront pu sûrement apprécier d'avoir matériellement quelque chose à recompter (sic). Même la droite brestoise par la voix de son délégué de Brest-centre s'était ironiquement laissé aller à faire l'apologie du contrôle citoyen dans l'éventualité d'un nouveau duel Aubry/Royal en se disant prêt à "apporter sa contribution par l'envoi d'observateurs indépendants, dans le but unique d'aider l'oppostion (NDLR : nationale) à retrouver son statut dans notre démocratie.".

    Avec un soutien aussi volontariste de l’UMP locale, qu'attend donc désormais la municipalité brestoise pour officialiser la mise au rebut de ses ordinateurs de vote NEDAP qui ne répondent pas depuis le départ aux exigences de scrutins démocratiques et dont les carences ont été mises en avant dans de nombreux pays européens. Quel crédibilité auraient demain nos élu-e-s s’ils imposaient toujours d'une façon totalitaire aux électeurs l’utilisation de machines à vote opaques et invérifiables lors des prochaines échéances électorales ?

  • Eléphants de mer

    éléphant - photo fotosearch - libre de droitLes quais brestois, le dernier lieu pipole où il faille venir se montrer pour être dans le coup en ce début juillet? Au vu du nombre d’éléphants du Parti Socialiste venus défiler l’air de rien cette semaine sur les quais brestois, l’on pourrait véritablement le penser. Du grand pélerinage sans la roche de Solutré. Un vrai festival de Cannes sans la Croisette. Jean, Ségolène, Lionel, Martine, François, Jean-Yves, Pierre et les autres... Bulles, champagne et crustacés. Du spectacle chronométré. A chacun son jour. A chacun son petit coup de projecteur. A chacun sa petite phrase. A chacun son petit tour de rade. A croire qu’ils venaient eux aussi prendre leurs marques pour 2012.

    Pour les présidentielles de 2012, François Cuillandre pourra conseiller ses amis du Parti Socialiste. En matière de gros machin qu’on ne maîtrise plus et qui prend l’eau de toute part en laissant croire que tout va bien, le maire de Brest s’affiche désormais comme un maître de cérémonie incontournable.

  • Brest, tourisme ... et parapluies

    Il y a hélas parfois des images d’Epinal dont il s’avère difficile de se défaire.

    Brest n’est pas ce nuage perpétuellement accroché à la pointe Bretagne ” interjectait agacé le maire François Cuillandre en réponse à un journaliste du Télégramme de Brest qui l’interrogeait en 2006 sur la préparation de la manifestation événementielle “ Brest 2008 ”.

    Il est à parier que notre édile aurait pu se passer de certaines images télévisuelles relayées à des millions de spectateurs de la France entière quelques jours avant le début de l’édition 2008 de son rassemblement maritime. Pas sûr en effet que les trombes d’eau qui s’étaient invitées à Brest sur le direct de l’émission “ Le Tour en fête ” la veille du départ du Tour de France n’aient servi à se détacher de ce cliché météorologique, et encore moins à participer à la promotion de “ Brest 2008 ”.

    Cette image d’Epinal chargée d’humidité iodée ne date pas d’hier et semble inexorablement associée à la cité du Ponant comme un bernique accroché à un rocher molènais.

    Par un hasard malicieux j’ai retrouvé il y a quelques jours un dessin humoristique que j’avais découpé il y a quelques années dans la presse locale et qui m’avait servi un temps de marque-page. A l’époque, notre maire était encore député de la circonscription Brest-rural.

    Ce coup de pince publié dans le Télégramme de Brest était signé l’Etrille. Je vous le livre suivi du commentaire de l’impertinent crustacé :


    Etrille - Le Télégramme

    Vous connaissez l’anthologie parlementaire ? C’est un bouquin où chaque député choisit le poème qui lui tient à cœur.
    Nos deux députés ont fait leur choix : Cuillandre a opté pour “ Barbara ” et Kerdraon pour une poésie de Manu Lannhuel, “ Vent force Brest ”.
    Deux beaux poèmes, çà c’est sûr. Mais le premier, chacun le sait, commence par “ Rappelle-toi Barbara / Il pleuvait sans cesse sur Brest " et le second " La colère du vent / Habite les galets / Il est sept heures du soir / Sous la pluie bleue de Brest ".
    Il faut espérer que ce bouquin ne sera jamais en vente dans les offices de tourisme.
    "


    Décidément...

  • Arnaque municipale en vue

    Brest 2008 - pub sillageSi l’on devait se laisser bercer par la vague médiatique aux relents complaisamment surjoués qui accompagne l’approche de la manifestation maritime “Brest 2008", une certaine bienveillance populiste locale voudrait que chacun de nous s’installe déjà en posture de prosternation disciplinée et béate dans l’attente de l’arrivée des grands voiliers dans la rade de Brest. Sans vouloir jouer les Cassandre ni encore moins le trouble fête à quelques jours du démarrage de cette manifestation d’envergure attendue par de nombreux brestois qui envisagent d’aller s’aventurer et s’émerveiller sur le pont des vieux gréements, l'on peut qu'inviter les citoyens-contribuables à garder les pieds sur la terre ferme et ne pas accepter de cautionner la redevance illégale qui sera une fois de plus demandée par notre collectivité organisatrice (via l’entremise de l’association “Brest 2008”) aux visiteurs pour se rendre dans les rues situées dans le périmètre de cette manifestation.

    Il appartiendra aux élus-organisateurs de “Brest 2008” qui ont pris en toute connaissance de cause le risque d’intégrer ce paramètre d'illégalité dans leur prévisionnel financier d’assumer désormais la responabilité de ce choix. Nul n’est censé ignorer le droit, pas même Monsieur Cuillandre et ses amis qui n’hésitent pourtant pas à faire régulièrement référence au contexte juridique des dossiers pour clore certains débats locaux et qui veulent encore aujourd’hui s’octroyer certains aménagements quand cela devrait servir leurs intérêts. A moins de considérer que la Ville de Brest et ses représentants aient un statut privilégié en France pour se déroger de principes ancrés dans notre Constitution et dont les exceptions sont encadrées par la loi, instaurer un péage sur le domaine public afin de se rendre du 11 au 17 juillet 2008 sur le périmètre de “Brest 2008” et dans les commerces du port de commerce sera dépourvu de toute base légale.

    Afin de s'entourer d'une certaine aura sociale et bienveillante pour faire accepter leur "billetterie" illégale, nos élus-organisateurs n'hésitent pas à évoquer dans leur communication les billets "exonérés" (une "invitation" par logement !) dont ont bénéficié encore une fois les locataires des logements de Brest Métropole Habitat en contrepartie de l'affrètement de bateaux par cet organisme (sic). Idem les fameux "tarifs préférentiels" proposés "uniquement aux habitants de BMO" par la revue municipale Sillage à l'automne 2007, contribuant aussi à nourrir cette arnaque municipale et laissant l'illusion aux bénéficiaires d'avoir fait une bonne affaire. Arnaque acceptée docilement par tous les élus. A mettre en exergue les milliers de personnes qui bénéficieront d'accès exonérés (300 000 en 2004 !) à un titre ou à un autre et qui n'auront pas à débourser un kopeck pour accéder à l'espace de la fête maritime.

    Alors que cette manifestation organisée par la collectivité devrait s'afficher comme un vecteur de cohésion sociale, l'on ne peut que condamner ce choix politique d'exclusion par l'argent à cette proposition touristique et culturelle de visibilité internationale. A contrario, dans le strict respect du droit, un libre accès pour tous sans discrimination contribuerait à une attractivité supplémentaire dont les retombées économiques pourraient que profiter à tout le territoire de la pointe Finistère.

    Début juillet, les moins favorisés d’entre nous ne seront donc pas de la fête. Restera pour le bas peuple brestois de profiter chichement du court accès géneureusement autorisé et "gratuit" octroyé par les seigneurs locaux, pour se rendre, "tel un banc de tacauds", sur le site de "Brest 2008" afin d'assister au traditionnel spectacle du feu d'artifice nocturne du 14 juillet.


    Repères :

    Réponse des Ministres aux parlementaires à la question posée par Christian Jacob, député de Seine et Marne - Assemblée nationale 17/01/2000 (publiée au JO du 06/03/2000)

    "La liberté d’aller et venir à la valeur d’un principe constitutionnel ainsi que l’a rappelé le conseil constitutionnel dans sa décision n° 79-107 du 12 juillet 1979 rendue à l’occasion de l’adoption de la loi relative à certains ouvrages reliant les voies nationales ou départementales. [...]
    En dehors des cas prévus par la loi, une autorité administrative telle que le maire ne peut pas, même sous couvert des nécessités de l’ordre public, instituer de dérogation à ce principe de gratuité de la circulation sur les voies publiques, par la création d’un droit de péage. [...]
    Aucune des dispositions général des collectivités territoriales, y compris celles relatives à la police de la circulation en agglomération, ne permet de soumettre à un droit de péage la circulation sur la voie publique, en l’espèce dans des rues pittoresques du centre historique d’une ville.
    Le fait qu’une manifestation se tienne dans ces rues ne saurait justifier l’existence d’un droit de péage pour pouvoir circuler sur les voies publiques concernées.
    "

    Lire la réponse complète des Ministres sur Legiculture.fr


    Dans sa décision du 27 janvier 2005 (n° 022835, M. Bouleau c/commune de Douarnenez), le Tribunal administratif de Rennes a confirmé qu'instituer un droit de péage sur la circulation des véhicules était dépourvu de base légale. Le Tribunal administratif rappelant aussi que l'institution d'un accès payant aurait pour effet d'entraîner une occupation privative de la voirie communale incompatible avec sa destination.

    Le Conseil d’Etat a annulé un arrêté municipal de la Commune de Bagnère-de-Luchon qui avait institué un droit de péage pour l’accès à une route, lieu d’arrivée d’une étape du tour de France (22 février 1991, commune de Bagnères-de-Luchon c/Locquet)

    Le Tribunal des conflits (préfet de la région Alsace c/Colmar, 9 juin 1986) et le Conseil d’Etat (Ministre de l’Intérieur et de la décentralisation c/M. Peltier 1987) ont qualifiés la liberté d’aller et venir de liberté fondamentale.

    Le Conseil d’Etat a jugé, dans un arrêt du 3 mai 1963, commune de Saint-Brévin-les-Pins, qu’une autorisation d’occupation privative du domaine public ne peut être légalement accordée que si, compte-tenue de l’intérêt général, elle se concilie avec les usages conformes à la destination du domaine que le public est normalement en droit d’y excercer.

    Par sa décision n° 79-107 du 12 juillet 1979 le Conseil constitutionnel rappelle que : “La liberté d’aller et venir à la valeur d’un principe constitutionnel "


    Exceptions encadrées par le législateur :

    - Accès à des ouvrages d'art tels les autoroutes ou les ponts qui peuvent être soumis à péage si "l'utilité, les dimensions et le coût de ces ouvrages ainsi que le service rendu aux usagers justifient cette opération"

    - le stationnement payant.

    La presse en a parlé :

    - "Faire payer l'accès au Domaine public est illégal"
    Ouest-France - 04 février 2005

    - "Les organisateurs ne sont pas à la fête"
    Ouest-France - 06 février 2005

    - "De nombreux festivals jouent avec le feu"
    Ouest-France - 21 février 2006

    - "Filets bleus. Concarneau privé de fête cette année"
    Le Télégramme - 28/01/2008