Communiqué de presse des Alternatifs
DOUX : dure est la chute pour les salariés et pour les paysans, victimes de la gestion et de la stratégie hasardeuses d'un patron omnipotent, et du laxisme des pouvoirs publics.
3500 emplois salariés menacés, et peut être plus du double avec les emplois induits dans la filière et chez les fournisseurs; 800 aviculteurs qui se retrouvent, sans garanties quant à leur avenir! La mise en règlement judiciaire du groupe Doux a des allures de séisme en Bretagne.
Sauver les emplois, pas monsieur DOUX
Il ne s'agit pas aujourd'hui de trouver une solution pour remettre en selle la famille DOUX ou pour permettre le rachat par l'un des deux concurrents sur le marché. Plutôt que de venir au secours de Mr DOUX, il est temps pour les pouvoirs publics de faire l'inventaire de ce délire "agro-poluo-financier" et de demander des comptes: Que sont devenus les millions d'euros de subventions, comment les récupérer pour payer une partie de la casse sociale?
La probable restructuration de ce groupe, voire sa possible liquidation, aurait des conséquences dramatiques considérables sur l'ensemble du tissu économique et social de notre Région. Les Alternatifs expriment leur totale solidarité envers les salariés et les éleveurs sous contrat qui subissent la politique de cette entreprise depuis trop longtemps.
Le maintien de l'activité doit permettre de répondre rapidement à un double objectif : maintien de l'emploi et des revenus de tous les salariés et des paysans, le tout dans une perspective rapide de reconversion écologique de cette filière avicole.
Une reconversion sociale et écologique
Le nécessaire soutien aux travailleurs ne doit pas nous dispenser de la critique du modèle économique développé par le groupe Doux, champion toute catégories de la captation des subventions de la Politique Agricole Commune.
Doux est, en matière d'élevage, l'archétype de l'inacceptable :
- Politique d'intégration de tous les acteurs de la filière étranglant les producteurs et les réduisant au statut de quasi esclaves, aux antipodes de toute idée de coopération, d'autogestion.
- Recours abusif au transport dans toutes les directions : importation d'aliment, exportation de matière carnée. Il faut favoriser les circuits courts, produisons local pour manger local.
Il faut favoriser les circuits cours, produire local, en finir avec la mono activité, ropre avec la folie écologique et sociale de l'élevage en batterie qui produit des pollutions qu'on ne sait comment résorber : concentrations en azote et en phosphore; usage permanent d'intrants, antibiotiques en particulier, avec tous les risques pour l'Homme (par effet de mutation, de résistance bactérienne), conditons délevage souvent abominables.
Dans ce système, le bien être humain et animal ne sont abordés que lorsqu'ils pénalisent la rentabilité... toute une philosophie
Il est temps de promouvoir un nouveau modèle industriel et agricole respectueux des hommes et de l'environnement, respectueux de normes éthiques concernant les conditions d'élevage.
L'heure est à la formation et à l'installation de paysans qui soient capables de nourrir les hommes sans détruire la terre.
Il y a urgence à engager, sous le contrôle des salariés, des éleveurs et des consommateurs, un plan de reconversion sociale et écologique qui se donne comme priorités la pérennité d'emplois durables, la garantie d'un revenu décent pour tous, la valorisation de productions de qualité. Il est l'heure de planifier un nouvel usage des terres pour nourrir sainement la population.