Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

europe - Page 2

  • Manifestation unitaire du 30 septembre, une étape contre les politiques d’austérité

    manif-530x339.jpg

    Appel à mobilisation

    Avec plus de 80 000 personnes, défilant à l’appel de soixante-cinq organisations, associations, organisations syndicales et partis politiques, la manifestation du 30 septembre a montré que de larges secteurs de l’opinion sont opposés au Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSGC) de la zone euro.

    Alors que la récession s’installe et se généralise en Europe, ce traité, s’il était appliqué, aggraverait encore la situation actuelle en générant des politiques d’austérité accrues, un chômage galopant et une flexibilisation du travail encore plus poussée au nom de la compétitivité.

    Il représenterait un déni démocratique soumettant les politiques budgétaires à des normes strictes que les citoyen-es et leurs représentants n’auraient plus la possibilité de remettre en cause. Il entraînerait des coupes massives dans les dépenses publiques, obérant ainsi la possibilité de satisfaire les besoins sociaux et d’entamer la transition écologique, alors même que des propositions réalistes et applicables immédiatement existent pour faire tout autrement. Il érigerait le remboursement de la dette en priorité absolue alors même que la question de son illégitimité doit être posée à travers un audit citoyen.

    La balle est maintenant dans le camp du président de la République et des parlementaires, en particulier de ceux de la majorité. Vont-ils s’obstiner dans une voie sans issue ou prendre enfin conscience que ce traité ne doit pas être ratifié par la France ? Sa non-ratification aurait un écho considérable parmi les peuples d’Europe et serait un geste fort permettant d’amorcer un processus de refondation de l’Union européenne pour une Europe solidaire, démocratique et sociale.

    D’ores et déjà, nous appelons à des mobilisations dans toute la France les 6 et 7 octobre avant le vote pour interpeller les parlementaires et les mettre devant leurs responsabilités. Nous organiserons également un meeting européen qui aura lieu à Paris le 8 octobre (espace Reuilly) pour affirmer cette exigence d’une autre Europe et témoigner du destin commun des peuples d’Europe.

    Au-delà du combat engagé contre la ratification du TSCG, et sa traduction dans la loi organique, la manifestation du 30 septembre marque une étape dans la mobilisation contre les politiques d’austérité, en particulier celles induites par le projet de loi de finances 2013.

    Nous refusons que les citoyen-es ne soient pas entendus ni consultés alors même que leur avenir est en jeu. Nous refusons que l’avenir des populations soit sacrifié sur le dogme de l’équilibre budgétaire pour le plus grand profit des marchés financiers. Nous refusons que les peuples soient soumis à une purge sociale sans fin pour respecter des normes économiquement absurdes.

    C’est pourquoi nous nous engageons dans un processus de mobilisation de longue durée pour imposer en France et en Europe des politiques répondant à la satisfaction des besoins sociaux et aux impératifs écologiques.

    Le collectif 30 septembre

    Les organisations suivantes sont signataires de l’appel à mobilisation :

    Act-up Paris, Aitec-IPAM, AC !, ANECR, Attac, CADTM, Cedetim-IPAM, Convergence services publics, CFF (SPUCE CFDT), CGT-Cheminots, CGT Finances, CGT Educ'action, CGT Equipement-environnement, CGT Livres (Filpac), CGT Personnels des Organismes Sociaux, CGT-FSA, CGT UGFF, URIF CGT, CNDF/CADAC, Démocratie Réelle Maintenant ! Paris, DIDF, Collectif des Associations Citoyennes, Les Économistes Atterrés, Fédération Droit au Logement, Fondation Copernic, Front de gauche - Parti communiste français - Parti de gauche - Gauche unitaire - FASE - République et Socialisme - PCOF - Convergences et Alternative - Gauche anticapitaliste, Femmes Egalité, FSU-Île de France, EPA/FSU, SNAC-FSU, SNASUB-FSU,  SNESUP-FSU, SNETAP-FSU, SNUAS FP FSU, SNU Pôle Emploi FSU, SNUITAM FSU, SNUTEFI FSU, SNUCLIAS FSU, EE(Ecole Emancipée) FSU, Jeunes Communistes, Les Alternatifs, Les efFRONTé-e-s, Marche Mondiale des Femmes France, Mémoire des luttes, M'PEP, Marches Européennes, NPA, Osez le féminisme, Parti Fédéraliste Européen, Parti pour la décroissance, Réseau Éducation Populaire, Résistance Sociale, Solidaires Finances Publiques, Solidaires Douanes, Sud BPCE, Transform!, Union Syndicale de la Psychiatrie, Union syndicale Solidaires, UFAL, Utopia.

  • Roms : la commune humanité bafouée

    Appel à pétition :

    Le nouveau gouvernement a choisi la continuité avec l’ancien : la politique d’expulsion des camps de « Roms » étrangers continue de plus belle. Aux mêmes motifs. Avec à peu près les mêmes mots, les mêmes images. Avec les mêmes présupposés et les mêmes conséquences. À commencer par l’ethnicisation de familles issues de lieux et d’histoires multiples, qui ne se reconnaissent pas nécessairement de destin commun, sauf celui auquel on les assigne : le cercle vicieux de la misère et de l’exclusion.

    Cela, nous ne voulons, nous ne pouvons pas l’accepter. Il y a deux ans, il importait déjà de se dresser en opposition à la politique de stigmatisation et de persécution menée sous la houlette de Nicolas Sarkozy, dans l’esprit du discours de Grenoble, contre les Roms et les gens du voyage. C’est avec la même détermination que nous nous élevons aujourd’hui contre la politique menée aux dépens des Roms sous la responsabilité du président de la République et de son premier ministre par leur ministre de l’Intérieur.

    images?q=tbn:ANd9GcQwgxfVnpnqBLHPUwMwQ60nb9uVfbey0ZmKAWzACnHxtW8FAolrManuel Valls renoue en effet avec une rhétorique qui avait mené un de ses prédécesseurs à la présidence de la République, et la République au bord de l’abîme. Or combien sont-ils, ceux qu’on veut expulser? 12 000 ? 15 000 tout au plus ? Sont-ils à ce point une menace pour l’ordre public qu’il faille impitoyablement les déloger sans solution de rechange ?

    Si les nouveaux responsables invoquent autant la sécurité que les anciens, ils revendiquent (à l’instar de François Hollande pendant la campagne) un juste milieu entre « fermeté » et « humanité ». Mais qui peut croire que c’est pour leur bien qu’on détruit le lieu de vie de ces migrants ? En tout cas, pas les premiers intéressés. Car ils l’ont vite compris : si l’on se souciait tant de leur bien être, on ne les abandonnerait pas ensuite à leur sort, en oubliant de les reloger. Ils ne font qu’aller un peu plus loin. S’ils parviennent à se cacher, c’est au risque d’être encore plus abandonnés à eux-mêmes et privés des droits sociaux les plus élémentaires. Déplacer ainsi les gens, c’est bien sûr redoubler leur précarité, et faire obstacle à la scolarisation de leurs enfants.

    roms,roumanie,europe,france,humanité,soutien,pétition,françois hollande,manuel valls,intérieur,racisme,droite,parti socialiste,gouvernement,xénophobie,etat,habitation,bidonville,immigrationCertes, Jean-Marc Ayrault préconise la concertation. Mais sur le terrain (faut-il s’en étonner ?), ces engagements ne sont pas respectés. Des centaines de familles se retrouvent dans des situations inextricables. À Lyon comme à Lille ou à Marseille ou en région parisienne, le travail des associations de bénévoles a été ruiné en quelques heures. En Essonne, plusieurs expulsions de bidonvilles ont eu lieu sur arrêtés municipaux, sans solution de relogement réel. Dans de nombreux départements, trop de communes tentent de ne pas scolariser les enfants Roms.

    La majorité gouvernementale croit-elle donc qu’en agitant les peurs sécuritaires, elle échappera au reproche de « laxisme » ? C’est tout le contraire : dans ce domaine, elle n’ira jamais assez loin. La droite, en attendant peut-être l’extrême-droite, fera toujours mieux, c’est-à-dire pire. La gauche gouvernementale le paiera donc cher, y compris dans les urnes. En tout cas, les sondages suggèrent déjà qu’elle n’y gagne rien – pas plus qu’hier la droite au pouvoir. Seul le Front national pourra récolter les fruits de cette politique.

    En outre, les concessions au populisme identitaire et sécuritaire ne feront pas avancer le pays dans sa mobilisation citoyenne face à la dictature des marchés et aux destructions d’emploi, bien au contraire. S’en prendre aux Roms ne suffira donc nullement à gagner les suffrages populaires. Cela ne peut que diviser, affaiblir là où il faut rassembler, agir. Singer la droite ? C’est décidément un mauvais calcul.

    Il ne suffira pas davantage de renvoyer cette réalité migratoire à son origine – en l’occurrence la Roumanie, ainsi que la Bulgarie. Comme dans de nombreux pays de l’Europe de l’Est, la violence ordinaire vis-à-vis des « Tsiganes » se poursuit et risque de s’intensifier à mesure que la situation économique se dégrade. En même temps, la légitimation par l’État français de leur caractère indésirable ne peut que renforcer ce racisme.

    Surtout, plutôt que de faire peser cette migration sur les gouvernements nationaux d’origine, comme l’a fait le ministre de l’Intérieur, il faut faire valoir une responsabilité de l’Union au lieu de mettre en péril l’idéal européen en la réduisant aux politiques néolibérales sans même la caution des droits de l’homme. Bref, il faut que Viviane Reding, commissaire européenne aux Droits fondamentaux, parle haut et fort comme en 2010, et non qu’elle soit réduite au silence face à l’État français.

    Nous ne ressentons pas moins d’indignation qu’alors ; en revanche, notre colère est plus grande. Pourquoi changer de Président, sinon pour changer de politique ? Or plus ça change, plus c’est la même chose : les Roms sont encore et toujours pris pour boucs émissaires. Au lieu de jouer à son tour sur les peurs et les ressentiments, ce gouvernement aurait pu faire le pari des valeurs démocratiques : la liberté et l’égalité, pour les Roms aussi. Nous en sommes loin. Après l’éviction de la droite éhontée, on assiste à l’avènement d’une gauche honteuse.

    Aujourd’hui, nous voulons donc interpeller la majorité gouvernementale :

    Rien ne vous oblige à ce choix. Il est contraire aux principes que vous revendiquez ; pour autant, il n’est pas davantage dans vos intérêts. Votre responsabilité n’en est que plus grande. Nous vous tenons donc comptables aujourd’hui, comme l’histoire vous tiendra comptables demain, de cette banalisation de la xénophobie et du racisme par l’État français, au mépris des leçons du passé et des menaces qui pèsent sur l’avenir.

    - Signer la pétition

    Les premiers signataires

    Karim Abboub, psychanalyste
    Benjamin Abtan, Président du Mouvement Antiraciste Européen EGAM
    Michel Agier, directeur d'études EHESS
    Eric Alliez, Philosophe, Université Paris 8 / Kingston University
    Jean-Loup Amselle, anthropologue
    Etienne Balibar, philosophe
    Fethi Benslama, Professeur de Psychopathologie
    Anne Emmanuelle Berger, professeure de littérature et d'études de genre, Paris 8
    Jacques Bidet, professeur émérite à l'Université de PARIS OUEST
    Bertrand Binoche, professeur à Paris-I
    Luc Boltanski, directeur d'études à l'EHESS
    Matthieu Bonduelle, président du Syndicat de la magistrature
    Frank Burbage, Professeur de philosophie
    Alain Brossat, Professeur de philosophie (émérite), Université Paris 8
    Cécile Canut, linguiste, Paris Descartes
    Alice Cherki, psychiatre, psychanalyste, essayiste
    Ariane Chottin, psychologue
    Nathalie Chouchan, Professeur de philosophie
    Hélène Cixous, Ecrivain
    Olivier Clochard, président de Migreurop
    Michèle Cohen-Halimi, maître de conférences en philosophie à l'Université de Paris Ouest Nanterre
    Patrice Cohen-Séat, Président d'Espaces-Marx
    Catherine Coquio, professeure de littérature à Paris-Diderot (Paris 7)
    Philippe Corcuff, maître de conférences à l'IEP de Lyon et membre du conseil scientifique d'Attac
    Claude Corman, cardiologue
    Marie Cuillerai, département de philosophie de Paris 8
    Jean-Pierre Dacheux, docteur en philosophie
    Françoise Dastur, Professeur honoraire des universités, Archives Husserl de Paris
    Marianne Denicourt, comédienne
    Ivaylo Ditchev, Professor of cultural anthropology
    Suzanne Doppelt, auteur
    Stéphane Douailler, Professeur de philosophie, Université Paris 8
    Espaces Marx
    Eric Fassin, sociologue, Paris 8
    Michel Feher, philosophe, président de l'association cette France-là
    Goran Fejic, analyste politique, ancien fonctionnaire international
    Franck Fischbach, Philosophe, Univ. Nice Sophia-Antipolis
    Geneviève Fraisse, philosophe, directrice de recherches CNRS
    Frédéric François, linguiste
    Marie Gaille, philosophe, chargée de recherche au CNRS
    Patrick Gonin, Enseignant chercheur Université de Poitiers
    Elisabeth Gauthier
    François Gèze, éditeur
    Lisa Ginzburg, journaliste
    Alfredo Gomez-Muller, Professeur Université de Tours
    Robert Guédiguian, cinéaste
    Serge Guichard, Association de Solidarité en Essonne aux Familles Roms
    Hugo Haas, architecte, La Cigüe
    Jean-Frédéric de Hasque, réalisateur – anthropologue
    Chantal Jaquet, Philosophe, professeur à l'université Paris1-Panthéon-Sorbonne
    Alain Joxe, ancien directeur d'études à l'EHESS, directeur du CIRPES
    Alain Keler, Photographe
    Françoise Kerleroux, linguiste, professeur à la retraite, Paris 10 Nanterre
    Cécile Kovacshazy, maître de conférences en littérature comparée
    Denis Lachaud, écrivain
    Thomas Lacoste, cinéaste et éditeur, La Bande Passante
    Catherine Larrère, Université Paris 1
    Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
    Jean-Pierre Lefebvre, Ecole Normale Supérieure
    Olivier Legros, MCF Université de Tours et membre Urba-Rom
    Catherine Lévy, sociologue
    Jean-Marc Lévy-Leblond, Professeur émérite de l'université de Nice
    Jean-Pierre Liégeois, sociologue
    Daniėle Lochak, universitaire, présidente honoraire du Gisti
    Isabelle Lorand, chirurgienne, responsable Droits et liberté PCF
    Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS, Paris
    Seloua Luste Boulbina, Directrice de programme, Collège International de Philosophie
    Charles Malamoud, Indianiste, directeur d'études honoraire, Ecole pratique des hautes Études
    Philippe Mangeot, enseignant
    Nicolas Martin-Granel, chercheur associé à l'ITEM (CNRS/ENS)
    Stéphane Maugendre, président du Gisti
    Jacques Message, Chaire supérieure de philosophie (Amiens)
    Renée Le Mignot co-présidente du MRAP
    Christophe Mileschi, écrivain, italianiste
    Ariane Mnouchkine, metteuse en scène
    Richard Moyon, Réseau Education sans frontières, RESF
    Laurent Mucchielli, sociologue
    Jean-Luc Nancy, philosophe
    Pap Ndiaye, historien EHESS
    Catherine Neveu, Directrice de recherche au CNRS
    Gérard Noiriel, EHESS, Paris
    Bertrand Ogilvie, professeur de philosophie, psychanalyste, université Paris 8-Saint Denis
    Salvatore Palidda, DISFOR-UNIGE, Universita' degli Studi di Genova
    Claude Pennetier, Directeur du Maitron, chercheur CNRS, Centre d’histoire sociale du XXe siècle
    Germinal Pinalie, Revue Classes
    Mathieu Potte-Bonneville, Collège International de Philosophie / ENS de Lyon
    Jean-Luc Poueyto, anthropologue, Université de Pau et des Pays de l'Adour
    Vincent Rafis
    Isabelle Rèbre, cinéaste
    Marie-Joëlle Redor, Enseignant chercheur à l'Université de Caen Basse-Normandie
    Judith Revel, philosophe, maître de conférences, univ. paris 1 panthéon-sorbonne
    Revue Vacarme
    Claire Rodier, vice-présidente de Migreurop
    Diogo Sardinha, Directeur de programme au Collège international de philosophie
    Pierre Sauvêtre, Doctorant en science politique, chargé de cours à Sciences-Po Paris
    Guillaume Sibertin-Blanc, Philosophe
    James T. Siegel, anthropologue émérite, Cornell University
    Andrée Tabouret-Keller, linguiste
    Sébastien Thiéry, politologue
    Louis-Georges Tin, président du CRAN
    Michel Tort, psychanalyste
    Transform!
    Eleni Varikas, Professeur émérite, Université Paris 8
    Patrick Vauday, Professeur à l'Université Paris 8
    Patrice Vermeren, Directeur du département de philosophie, Paris 8
    Sophie Wahnich, historienne, directrice de recherche au CNRS

  • Pacte budgétaire : les 10 raisons de dire non pour rouvrir le débat européen

    Reprise de la communication d'ATTAC France  :

    pacte-budgetaire.jpgEn rejetant le Pacte budgétaire, députés et sénateurs peuvent refuser l’austérité perpétuelle et relancer le débat en Europe

    « Le poids de la dette est devenu écrasant. L’État verse ainsi près de 50 milliards d’euros par an à ses créanciers. Cette somme représente la première dépense, juste devant le budget de l’Éducation nationale; elle est supérieure aux budgets de la recherche, de la justice et de la sécurité réunis. C’est inacceptable ! La dette, c’est moins d’écoles, moins de crèches, moins d’hôpitaux, moins de transports publics...»

    C’est Jean-Marc Ayrault qui parlait ainsi de la dette publique dans son discours de politique générale en juillet dernier.

    Mais pour remédier à cette situation, il reprend l’objectif affiché par François Hollande, une réduction à marche forcée du déficit public, visant 3% du PIB dès 2013 et le déficit « zéro » en 2017.

    Ce n’est pas un hasard : le déficit « zéro » est l’objectif n°1 du Pacte budgétaire, le nouveau traité négocié par Sarkozy et Merkel pour imposer définitivement l’austérité comme seule politique possible en Europe.

    François Hollande avait promis lors de sa campagne de rompre avec cette logique mortifère. Mais, à l’issue du sommet européen des 28 et 29 juin, le nouveau président français a finalement accepté de ratifier le Pacte.

    Selon lui, il aurait obtenu des mesures de croissance permettant de « réorienter l’Europe ».

    C’est faux : le Pacte budgétaire, inchangé, est toujours aussi nocif, et le pseudo-« Pacte de croissance » adopté le 29 juin n’est que poudre aux yeux. Au moment où l’Europe s’enfonce dans une inquiétante récession provoquée par les politiques d’austérité, ratifier le Pacte budgétaire signifie accélérer la course à la catastrophe.

    A lire sur le site d'ATTAC France ou consulter le document au format .PDF :
    "Les 10 raisons de dire non pour rouvrir le débat européen"

  • Non au « Pacte budgétaire »,  pas d'Europe sans citoyens !

    A l’initiative d’Attac et de la Fondation Copernic

    arton695-fc197.jpgLa crise européenne est à un point crucial. Aveugles volontaires, nos dirigeants s’obstinent dans des politiques brutales d’austérité alors que la crise provient des dérives de la finance. Le "Pacte budgétaire" a été concocté par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy pour corseter définitivement les politiques économiques. François Hollande se prépare à le faire ratifier par le Parlement nouvellement élu s’il parvient à faire adopter tout ou partie du "Pacte pour la croissance" qu’il propose aux autres dirigeants européens. Mais seul un débat démocratique avec une large participation populaire peut légitimement trancher sur des enjeux aussi essentiels.

    A l’initiative d’ATTAC et de la FONDATION COPERNIC, des responsables associatifs, syndicaux et politiques et des chercheurs lancent une lettre ouverte à François Hollande : "Non au Pacte budgétaire, pas d’Europe sans citoyens !", demandant l’organisation d’un débat tranché par un référendum.

     

    Lettre ouverte à François Hollande

    Non au « Pacte budgétaire »,  pas d'Europe sans citoyens !

    Monsieur le Président de la République,

    Lors de la campagne électorale, vous avez annoncé votre volonté de renégocier le Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro, dit Pacte budgétaire, signé par Nicolas Sarkozy et 24 autres dirigeants européens le 2 mars dernier.

    Ce traité durcit et rendrait irréversibles les politiques d'austérité en Europe en interdisant définitivement tout déficit « structurel » supérieur à 0,5%. Le déficit « structurel », notion incompréhensible des citoyens et fort controversée parmi les économistes, sera évalué de façon arbitraire par les experts de la Commission. Le Pacte budgétaire prévoit des sanctions automatiques contre les pays contrevenants, coupant court à tout débat. L'aide aux pays en difficulté, prévue par le Mécanisme européen de stabilité, sera conditionnée par l'application de plans d'austérité, de privatisation et de libéralisation. Les marchés financiers et les banques, activement soutenus par la BCE, continueront à imposer leur loi aux gouvernements. S’enfonçant dans la dépression et le déni de démocratie, l’Europe deviendra synonyme de chômage et de misère pour le plus grand nombre. L'extrême droite continuera à se renforcer jusqu'à imposer ses thèses autoritaires et xénophobes sur les débris de l'Union européenne.

    Pour éviter cela, vous souhaitez « ajouter un volet sur la croissance » au Pacte budgétaire. La croissance ? Nous ne voulons plus de cette croissance prédatrice et inégalitaire portée par le néolibéralisme. Quelles que soit les appréciations diverses qui existent parmi nous sur la possibilité ou la désirabilité d’une croissance verte, un fait est certain : les mesures d’austérité prises simultanément dans tous les pays ne peuvent qu’aggraver le chômage et bloquer la transition écologique. Les dispositions-mêmes du Pacte budgétaire sont contradictoires avec votre exigence de croissance. Vous savez en outre que pour « retrouver la croissance » la BCE et le FMI présentent comme indispensables les fameuses « réformes structurelles » - précarisation du travail, baisse des salaires, privatisation de la protection sociale et des services publics...

    Pour notre part, nous pensons au contraire que l'Europe doit aujourd'hui porter une ambition sociale et écologique à la mesure des enjeux, en finançant un plan massif pour la préservation des ressources naturelles et la transition énergétique, pour l’emploi et la satisfaction des urgences sociales. Et qu'elle doit se doter à cet effet de politiques fiscale, budgétaire et monétaire infiniment plus ambitieuses et solidaires.

    Vous espérez convaincre Angela Merkel et les autres dirigeants d'introduire des « project-bonds » et « euro-bonds » pour financer des grands projets européens. Mais, même si vous y parveniez, le volume de ces emprunts permettra-t-il de compenser significativement l'énorme impact récessif du Pacte ? Et puisque ces emprunts devront être souscrits auprès des marchés financiers, quelles conditions ceux-ci imposeront-ils ? La mutualisation des dettes européennes, ainsi conçue, ne réduira guère le pouvoir exorbitant de la finance, au contraire. Pour dénouer les liens qui asservissent les États aux marchés financiers, il faut que la BCE puisse racheter massivement les dettes des États membres et financer ceux-ci à des taux faibles pour engager la transition écologique et sociale. Cela implique de corriger une anomalie démocratique : placer la BCE sous contrôle politique des citoyens et de leurs représentants élus. Il faut aussi un véritable budget communautaire et une harmonisation vers le haut des politiques sociales et fiscales européennes.

    Le Pacte budgétaire empêcherait d'aller dans ce sens et doit donc être rejeté. Un sursaut démocratique des sociétés européennesest aujourd'hui nécessaire pour refonder l'Europe. C’est pourquoi un débat public s'impose : donner la parole au peuple est un impératif. Des résistances sociales et citoyennes émergent dans de nombreux pays contre les politiques d'austérité. Face à la montée de l'extrême droite, il faut d'urgence, non pas moins, mais plus de participation populaire, plus de démocratie en France et en Europe. Vous pourrez y contribuer en convoquant un référendum pour mettre en débat ce traité européen, avec ses éventuels compléments, dont le contenu déterminera l'avenir de l'Europe. Vous donnerez ainsi l'occasion au peuple français d'exprimer ses attentes et d'élaborer ses propositions pour la refondation européenne. Vous encouragerez des démarches similaires dans d'autres pays, pour exprimer la volonté populaire d’un changement en Europe. Vous montrerez que, pour vous comme pour nous, l'Union européenne et l'euro ne retrouveront un avenir que si nous construisons la souveraineté démocratique des peuples européens.

    Croyez, Monsieur le président, à l’expression de notre haute considération

    - Signer la pétition

  • Audit de la dette

    Réponse des candidatEs Alternatifs/NPA Chris Perrot (Brest-Rural) et Sylvie Gourmelen (Brest-Ville) au questionnaire du Collectif brestois pour un audit citoyen de la dette publique

    CAC,collectif,audit,dettePartout en Europe, le thème de la dette publique est utilisé pour imposer l’austérité et mettre à mal les droits sociaux.

    Au niveau national comme au niveau local, il est essentiel de savoir d’où vient cette dette et comment elle s’est constituée. Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique du pays de Brest a invité les candidats aux législatives à prendre position sur les trois thèmes suivants : la légitimité de la dette publique française, l'aide aux collectivités locales touchées par les prêts « toxiques » et le Pacte budgétaire.

    Au niveau européen, le « Pacte budgétaire », signé par les chefs d'État et de gouvernement début mars 2012, organise l’austérité permanente et doit être ratifié par la France avant la fin de l'année. Pensez-vous que la totalité de la dette publique française est légitime, ou bien qu'elle a été souscrite au moins en partie pour des choix illégitimes comme la baisse des recettes fiscales en provenance des ménages aisés et des grandes entreprises, ou à cause d'obligations illégitimes comme celle faite aux Etats d'emprunter auprès des banques privées ?

    Pour faire la part des choses entre la dette légitime, celle qui permet d'engager des investissements, et la la dette illégitime, c'est à dire la dette contractée sans profiter aux populations locales et avec la collaboration des banquiers, un audit de la dette s'impose.

    Lorsqu'on met en perspective le déficit de 2011 de l'Etat français (92 milliards d'euros), auquel il faut rajouter le déficit de la Sécurité Sociale (18 milliards d'euros) , avec le montant des recettes perdues (158 milliards d'euros), on constate que le déficit de l'Etat est d'abord dû aux baisses d'impôts. La baisse des recettes de l'Etat (niches fiscales inutiles, baisse de l'impôt sur le revenu, baisse de l'impôt sur la fortune, exonération patronale de cotisations sociales) auxquelles on peut rajouter les sommes perdues au titre de la fraude fiscale, contribuent au déficit de l'Etat et à l'aggravation de la dette. Recettes perdues qui profitent essentiellement aux plus riches au détriment du reste de la population !

    Il faut remettre en cause les Traités européens interdisant à la banque Centrale Européenne de financer directement les États qui doivent trouver prêteurs sur les marchés financiers. Les États peuvent ainsi être soumis aux attaques spéculatives qui contribuent à l'aggravation de leur dette publique. En 2011 en France, la charge de la dette c'est à dire ses intérêts, est devenu le premier poste budgétaire ! C'est aberrant et scandaleux socialement. On comprend l'urgence de sortir la dette publique des mains des marchés financiers. On est en face d'un système qui marche sur la tête au détriment des peuples.

    Etes-vous favorable à un audit complet de la dette publique française ? Si oui, pensez-vous que des élus et des organisations citoyennes doivent être membres de cette commission d'audit ?

    Tout à fait. Il est impératif de mettre en œuvre un processus d'audit pluraliste de la dette publique, avec la participation d'élus, d'experts clairement indépendants et de citoyens, afin de déterminer si tout ou partie de cette dette est légitime … ou illégitime.

    Plusieurs collectivités et organismes publics du Finistère sont touchés par le problème des prêts “toxiques” et la raréfaction actuelle du crédit, comment pensez-vous les aider à y faire face ?

    C'est avec détermination que nous demanderont solennellement aux autorités de l’Etat de mettre en demeure les banques de transformer les prêts «toxiques» en prêts classiques, sans surcoût et sans allongement de durée en étant attentif que ces renégociations de prêts ne comportent pas des clauses abusives. Nous nous battrons pour que les banques supportent la totalité des surcoûts que leurs produits ont générés pour les emprunteurs. Nous interpelleront le Gouvernement pour que soit mis en place un véritable service public de financement des collectivités locales. Nous nous engageons à relayer et soutenir à l'Assemblée nationale les propositions élaborées au sein des Collectifs Audit Citoyen de la dette.

    Une commission d'enquête de l'Assemblée nationale a proposé la création d'un « pôle d'assistance et de transaction » pour négocier au niveau national face aux banques au nom des acteurs publics locaux touchés. Etes-vous favorable à la création de ce pôle et à une présence des organisations citoyennes en son sein ?

    La création d’une structure d’assistance pour les collectivités locales françaises peut s'avérer une bonne chose et pourrait répondre aux besoins des collectivités. Cette proposition de loi propose de renforcer l’encadrement des modalités de prêts des collectivités en interdisant les produits financiers les plus spéculatifs et les pratiques à risques excessifs, sans amputer les marges de manœuvre locales. La présence d'organisations citoyennes au sein d'un tel pôle irait dans le sens d'une meilleure transparence. Cela étant posé, il faut réfléchir à la manière dont pourraient être intégrées les organisations citoyennes au sein de ce type de regroupement.

    Au delà, il s'agit bien de sortir la question des budgets des collectivités locales du seul débat entre experts et élus. Nous voulons associer les citoyens à l'élaboration même des budgets locaux en prônant le développement du budget participatif à l'instar de ce qui a été initié au Brésil par l'expérience de Porto Alegre.

    Etes-vous favorable au Pacte budgétaire sous sa forme actuelle ? Proposez-vous de renégocier ce traité puisque les remèdes de la rigueur aggravent la crise et la situation sociale des pays qui l’appliquent ?

    Nous sommes opposés au Pacte budgétaire. On doit le rejeter tant au niveau national qu'au niveau européen. Pour ce faire, amplifions les mobilisations pour imposer dans tout les pays un débat démocratique autour de l'enjeu de la dette publique, des alternatives à l'austérité et au Pacte budgétaire qu'on veut nous imposer. Pour une juste redistribution de la richesse , il est impératif de lutter contre les paradis fiscaux. Il faut interdire la spéculation sur les titres de la dette publique, sur les monnaies, sur les aliments... Il faut interdire aux agences de notation de noter un Etat . Par ailleurs, il faut transférer sous contrôle citoyen les banques au secteur public et socialiser les entreprises privatisées par les Gouvernements qui se sont succédés depuis 25 ans.

    Etes-vous favorable à un référendum en France sur ce Traité, puisqu'il s'agit de l'avenir des peuples d'Europe, de leurs droits sociaux et de leur quotidien ?

    Le peuple doit avoir le dernier mot. Il est grand temps de reprendre le contrôle de nos vies, de reprendre le pouvoir, aujourd'hui aux mains d'une technocratie sans légitimité. Plus prosaïquement, il faut abroger les traités européens actuels et les remplacer par des nouveaux, dans le cadre d’un véritable processus constituant démocratique .

    Sinformer :

    - Contact du Collectif brestois pour un audit de la dette publique: auditdettebrest@gmail.com

    - Collectif pour un audit citoyen de la dette publique