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social - Page 2

  • Bonnets Rouges - Chronique d’un phénomène émergent

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    Par les Alternatifs Finistère

    Pour leur second rassemblement régional, le 30 Novembre sur le site des Vieilles Charrues à Carhaix, les « bonnets rouges » auront réussi encore une fois à rassembler un très grand nombre de manifestants, un mois après la manifestation de Quimper. Au dela de la bataille des chiffres (les organisateurs revendiquent 40 000 participants, la Préfecture leur en donne 17 000), force est de constater que ce rassemblement a été un succès pour ses organisateurs ; succès probablement alimenté en partie par son caractère festif et par le plateau qui se produisait sur scène, mais pas seulement. Qu’on le veuille ou pas, qu’on s’inquiète de ses bases idéologiques ou pas, pour l’heure, le mouvement des « bonnets rouges » constitue dans les faits un mouvement de masse en Bretagne ; un mouvement de masse qui véhicule pèle-mêle un ensemble d’inquiétudes pour l’avenir immédiat (en particulier dans des zones rurales qui se sentent marginalisées), de revendications contradictoires allant, dans un même élan, de la suppression de l’écotaxe à la lin du dumping social en Europe, d’intérêts de classes objectivement divergents.

    1260163580.jpgEt c’est là qu’on mesure l’habileté des lobbies libéraux et productivistes (FNSEA, MEDEF…) d’avoir su détourner une colère sociale légitime en croisade antifiscale. La filière agro alimentaire bretonne, qui représente 30% de l’emploi industriel de la Région, est entrée dans une crise profonde au moins pour une partie d’entre elle. C’est particulièrement vrai pour la Bretagne occidentale qui connait depuis 2 ans une vague de plans sociaux portant sur des milliers d’emplois. Certaines des entreprises concernées sont de type capitalistique classique comme Doux, Tilly (volaille export), Marine Harvest (saumon) ; d’autres comme Gad et Boutet-Nicolas sont contrôlées par des coopératives agricoles dirigées par les représentants de la FNSEA. Pour la filière volaille, les patrons ont longtemps vécu et bien vécu sur la rente que représentaient les restitutions (subventions à l’exportation) de l’Union Européenne.
    C’est dans ce contexte que le 18 Octobre, s’est tenue à Carhaix une réunion publique en présence de 600 personnes pour soutenir les salariés de l’agroalimentaire du secteur menacés de licenciement. Il en est ressorti la création d’un comité pour le maintien de l’emploi et c’est à cette occasion qu’a émergé le principe d’une grande manifestation à Quimper le 2 Novembre. Parallèlement, patronat, transporteurs et agriculteurs de la FNSEA menaient bataille contre l’écotaxe au nom de la « compétitivité de l’économie bretonne » (le premier portique abattu l’a été au mois d’Aout), entrainant avec eux un certain nombre de salariés de l’agro alimentaire, y compris des délégués syndicaux de FO. Rapidement entre le 18 Octobre et le 2 Novembre on a vu les mots d’ordre changer de nature pour la manifestation de Quimper et se focaliser sur la lutte contre « l’étranglement fiscal », le « carcan réglementaire qui étouffe l’initaitive ». En même temps, le comité pour l’emploi se muait dans les faits en comité « vivre, décider et travailler en Bretagne » agrégeant autour du maire de Carhaix les lobbies libéraux et productivistes de la Région (MEDEF, FNSEA, Chambre d’agriculture, Produit en Bretagne, représentants de la grande distribution…).
    On ne fera croire à personne qu’on peut sortir du chapeau (c’est le cas de le dire) en 48 heures les milliers de bonnets rouges qui ont été distribués dans la Région autour du 2 Novembre. Le coup était bien préparé, récupérant et dévoyant au passage le symbole d’une des plus anciennes luttes pour la justice sociale et contre l’oligarchie que la Bretagne ait connue à la fin du 17ème siècle ; une lutte qui, au travers de ses codes paysans, a préfiguré les cahiers de doléances de la Révolution
    BONNETS-ROUGES-530x319.jpgIl est totalement stupide et insultant de considérer les milliers de personnes qui ont participé aux rassemblements des « bonnets rouges » comme des « nigauds », « des esclaves », voire de la graine de fascistes. A l’évidence, l’écrasante majorité d’entre elles appartiennent aux couches populaires, désespérées par une crise économique et sociale qui les écrase et à qui les forces progressistes, Gauche de transformation comprises, ont été jusqu’ici incapables d’offrir une perspective mobilisatrice à une échelle de masse. L’Union Départementale FO s’est retiré du mouvement ; le MEDEF régional, rassuré par la reculade du Gouvernement sur l’écotaxe, a pris ses distance avec les « bonnets rouges ». Pour autant, s’il n’en est pas la force principale en termes d’effectifs, une fraction du patronat breton reste une force inspiratrice majeure de ce mouvement de révolte hétérogène, bien plus que l’UMP qui surfe sur les évènement plutôt qu’elle ne les pilote.
     
    C’est la fraction qui tourne autour de l’Institut de Locarn, cercle d’étude libéral qui réunit au niveau régional des chefs d’entreprises, des universitaires et à qui les élus socialistes de la Région ont longtemps léché les bottes. Ce sont aussi des entreprises réunies autour du label « produit en Bretagne » et les tenants de l’agriculture intensive et productiviste. Tous ces gens-là ont développé au fil des années une théorie selon laquelle les territoires à forte identité culturelle sont les seuls qui s’en sortiront dans le cadre d’une compétition économique mondialisée et revendiquée comme telle. D’où les discours récurrents sur « moins d’impôts », « moins de contraintes administratives et environnementales », « baisse du coût du travail »… Avec l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement socialiste marqué par l’inconsistance et la capitulation permanente devant les forces du capital, ils sont passés de la théorie à un début de mise en oeuvre à travers des évènements que la Bretagne vient de connaître et sur un fonds. A preuve : l’annonce par le Comité de Convergence des Intérêts Bretons, où on retrouve les mêmes, de la sortie prochaine d’une plateforme revendicative en 10 points présentée comme « libérale et régionaliste ». Et le pire, c’est que ça marche, puisque le Gouvernement a confirmé un « assouplissement » des règles qui encadrent les extensions des élevages porcins, substituant une simple déclaration à la procédure d’autorisation d’installation classée au dessous de 450 places.
     
    Dans ce morne paysage de la situation sociale et politique de la Bretagne, il y a quand même quelques lueurs d’espoir. Alors que le Gouvernement Ayrault annonce un « pacte d’avenir » pour la Région, une quinzaine d’organisations de défense de l’environnement viennent de s’adresser à des syndicats de salariés, à la Confédération Paysanne et à des associations de consommateurs pour porter ensemble un appel citoyen à la prise en compte des dimensions sociales et environnementales dans les politiques publiques. Un embryon d’alternative sociale et écologique à la logique libérale dominante.

    Aller plus loin :

    Pour un pacte d’avenir écologique et solidaire pour la Bretagne et les Bretons
    Appel à l'initiative d'associations environnementales de Bretagne.

    - Les 7 lacunes d'un pacte sans avenir
    Lettre au Président de la république de le Coordination marées Vertes et algues Bleues et Agir Pour l'Environnement.

    - Pour en finir avec les plans de licenciements pour une alternative au capitalisme et au productivisme - Déclaration commune d'ATTAC, les Alternatifs et le NPA
    Texte diffusé lors de la manifestation de Quimper du 2 novembre 2013

    A propos de la manifestation de Quimper :

    - Une autre vision des bonnets rouges
    Par des révoltés bretons - 04 novembre 2013

    - Front de gauche et écolos, vous avez insultés les bretons, faudra pas venir pleurer
    Par une zadiste bretonne - 04 novembre 2013

    - Il y a du rouge sur les bonnets rouges
    Par Philippe Marlière - 07 novembre 2013

    A propos de l'écotaxe :

    - Ce n'est pas l'écotaxe qu'il faut geler mais la TVA !
    Communiqué de presse d'ATTAC - 06 novembre 2013

  • Pour en finir avec les plans de licenciements pour une alternative au capitalisme et au productivisme

    Déclaration commune d'ATTAC, les Alternatifs et le NPA

    Texte diffusé lors de la manifestation de Quimper du 2 novembre 2013

    Le vrai visage du capitalisme

    1260163580.jpgDoux, Gad, Marine Harvest, Boutet-Nicolas... Des milliers d'emplois supprimés dans le secteur agro-alimentaire qui représente le tiers des emplois industriels de la Bretagne. Au nom de la « concurrence libre et non faussée » de l'Europe libérale, le patronat se livre au dépeçage de notre industrie sans se soucier des dégâts sociaux et humains que cela entraine: chômage, bas salaires, précarité sociale toujours plus grande. Mais cette crise est aussi la faillite d’un modèle économique productiviste marqué par la fuite en avant et le refus de prendre en compte les impératifs écologiques.

    L’agriculture et les productions agro alimentaires bretonnes subissent la concurrence de pays européens qui, comme l’Allemagne ou le Danemark, pratiquent un dumping social éhonté en employant massivement des salariés d’Europe de l'Est aux conditions de salaires et de travail dignes de l'esclavage. Le recours à des intérimaires roumains recrutés par des marchands d'hommes est aussi pratiqué par les patrons de l'agro-alimentaire breton. Vent debout contre la mise en oeuvre de l'écotaxe, votée par la majorité de droite sous Sarkozy, ils n'hésitent pas non plus à envoyer leurs cochons se faire abattre en Allemagne au mépris de l'emploi local et pour accroitre encore leurs profits.

    Il faut sortir de la confusion

    La mobilisation contre l'écotaxe apparaît pour ce qu'elle est : un prétexte entre les mains du MEDEF, des promoteurs de l'agro-business et des patrons de la grande distribution, champions de l'étranglement économique de leurs fournisseurs et des petits agriculteurs, pour détourner l'attention des véritables responsabilités de la crise.

    Refusons « l'union sacrée » que certains voudraient promouvoir entre exploités et exploiteurs. Les intérêts des salariés bretons, des chômeurs et précaires, des agriculteurs, des marins pêcheurs, des petits commerçants et artisans ne sont pas ceux des capitalistes, fussent ils bretons, qui veulent s'imposer sur la scène de la mondialisation libérale.

    Le Gouvernement socialiste s'est coulé dans le moule des règles ultra libérales en Europe. Il a ratifié le pacte budgétaire européen concocté par Sarkozy et Merkel et met en oeuvre les politiques d'austérité qui en découlent. Les réponses gouvernementales ne sont pas à la hauteur des exigences des travailleurs. Il doit entendre la détresse des salariés et des chômeurs, refuser que la loi du profit l'emporte sur l'intérêt général, agir pour préserver l'outil de travail, le savoir faire des travailleurs, des emplois durables

    Ensemble exigeons une véritable politique de gauche

    • suspension de tous les plans de licenciements

    • droit de veto des salariés sur les licenciements et contrôle des fonds publics versés aux entreprises

    • Réorientation, sous le contrôle des travailleurs, de l'appareil productif vers des productions de qualité, la relocalisation de la transformation pour répondre aux besoins d'une alimentation saine et de qualité. Amélioration des conditions de travail et des salaires des travailleurs

    • réorientation des financements de la Politique Agricole Commune dans le sens d'une rupture avec le modèle productiviste et libéral: Maitrise des productions, partage des droits à produire, prix garantis et rémunérateurs permettant aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail, soutien clair aux pratiques agricoles respectueuses de l'environnement

    • l'arrêt du saupoudrage fiscal et la mise en chantier d'une véritable réforme de la fiscalité attaquant enfin les hauts revenus et les profits des actionnaires

    • lutte contre le dumping social en Europe


    Philippe Poutou (NPA) sur BFMTV à Quimper

    A propos de la manifestation de Quimper :

    - Une autre vision des bonnets rouges
    Par des révoltés bretons - 04 novembre 2013

    - Front de gauche et écolos, vous avez insultés les bretons, faudra pas venir pleurer
    Par une zadiste bretonne - 04 novembre 2013

    - Il y a du rouge sur les bonnets rouges
    Par Philippe Marlière - 07 novembre 2013

    A propos de l'écotaxe :

    - Ce n'est pas l'écotaxe qu'il faut geler mais la TVA !
    Communiqué de presse d'ATTAC - 06 novembre 2013

  • Charte municipale et intercommunale des Alternatifs pour les élections de 2014

    Au sommaire du numéro spécial de  "La Lettre des élus Alternatifs et des acteurs locaux"  numéro 66 de mai 2003

    CHARTE MUNICIPALE ET INTERCOMMUNALE DES ALTERNATIFS POUR LES ELECTIONS DE 2014

    Les Alternatifs

  • 18 décembre 2012 : Journée Internationale des Migrants

    La coordination régionale Bretagne-Pays de Loire solidaire des personnes immigrées dénonce la poursuite d’une politique xénophobe d’Etat.

    Ce choix politique se vérifie en Bretagne et Pays de Loire :

    • Nous constatons que les conditions d’accueil des étrangers ne permettent pas un accès satisfaisant au droit d’asile.

    • Nous rencontrons tous les jours des personnes sans papiers, présentes en France depuis des années : elles espéraient leur régularisation.

    La circulaire Valls va les maintenir dans la misère, le non droit, le travail clandestin, l’exploitation, la crainte des pratiques préfectorales arbitraires et violentes (rétentions, expulsions).

    La circulaire Valls continue de créer des sans-papiers.La « crise » est une nouvelle fois le prétexte à la précarisation de toute la population, française et immigrée.

    Exigeons ensemble

    • La régularisation de tous les sans papiers et l’arrêt des expulsions

    • La fermeture des Centres de Rétention Administrative

    • Le respect du droit d’asile

    • L’égalité des droits entre Français-e-s et étranger-e-s

    • La libre circulation et la libre installation

    Rassemblement à Brest devant la sous préfecture
    le mardi 18 décembre à 18h

    avec lampe de poche, lampions, flambeaux, etc.
    APPORTEZ VOS LUMIERES

    En savoir plus :

    - Texte de l'appel pour la Journée internationale des migrants du 18 décembre 2012 - Manifestons contre une politique européenne homicide et en faveur de profondes réformes en France

    - Coordination régionale Bretagne-Pays de Loire solidaire des personnes immigrées

    - Collectif brestois Casss-paPIERS  (Collectif d'Actions, de Soutien et de Solidarité avec les personnes Sans-Papiers)

  • Retraites : les salariés ne doivent pas payer deux fois !

    Communiqué de presse des Alternatifs
    7 juin 2012

    arton1355-8cba8.pngPromesse de campagne du candidat Hollande, le droit à la retraite à 60 ans va être restauré pour les salarié-e-s ayant commencé à travailler avant 20 ans et ayant tous leurs trimestres cotisés (41 ans immédiatement et 41,5 ans prochainement). Reste maintenant à abroger la contre-réforme des retraites de Nicolas Sarkozy qui a reporté l'âge légal de la retraite à 62 ans et de la retraite à taux plein à 67 ans.

    Cette réforme avait été imposée contre l'avis et la mobilisation de millions des salarié-e-s pour permettre l'équilibre des régimes de retraites. Cet équilibre aurait aussi pu être obtenu par une hausse des cotisations, en particulier patronales, et par de nouvelles recettes sur les transactions financières, option qui avait alors été écartée d'office. Ce sont donc les salarié-e-s et uniquement les salarié-e-s qui ont fait les frais de cette contre-réforme.

    Soyons clairs : la retouche de la contre-réforme Sarkozy n'est que justice. Mais, à ce stade, il ne s'agit que d'un aménagement positif mais à la marge. De plus cet aménagement va être financé par une augmentation des cotisations sociales salariales et patronales de 0,1% puis de 0,25%. Dit autrement, les salarié-e-s verront leur salaire net baisser de 0,1% puis 0,25%. Et cette baisse risque d'être encore aggravée par une hausse des cotisations salariales portant sur les régimes complémentaires Agirc-Arrco.

    Après avoir fait intégralement les frais de la contre-réforme Sarkozy, les salarié-e-s ne doivent pas payer un centime d'une mesure qui ne fait que rééquilibrer dans le sens de la justice. Ce rééquilibrage doit être intégralement payé par le patronat par une hausse des cotisations patronales de 0,2% dès 2013 qui évolueront vers 0,5% en 2017. C'est maintenant au tour du patronat de payer sa part de la contre-réforme de Sarkozy !