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gouvernement

  • Elections 2017 - Bug constitutionnel en vue !

    Note modifiée le 21/03/2017

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    Cause défection du député de ma circonscription législative, recherche député, sénateur et candidat.e.s aux scrutins de 2017 pour interpeller urgemment le Gouvernement sur la problématique de rupture d'égalité qui intervient lorsque les électeurs d'une même circonscription électorale sont confrontés à des règles différentes (Utilisation de deux systèmes de vote différents sur la même circonscription électorale).


    Cette notion de rupture d'égalité entre électeurs d'une même circonscription électorale a été abordée en séance publique à l'Assemblée nationale le 9 octobre 2014 lors de la discussion autour de la proposition de loi organique du député UMP Thierry Mariani visant à instaurer le vote par voie électronique (vote par internet) des Français de l'étranger à l'élection présidentielle et à l'élection des représentants au Parlement européen. L'argument de la rupture d'égalité avait été mis en avant par M. Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger en affichant clairement que le gouvernement était défavorable à la proposition de loi du député Thierry Mariani.
    Matthias_Fekl.jpgMatthias Fekl a rappelé dans son intervention que « le Conseil constitutionnel, saisi d’office puisqu’il s’agit d’une proposition de loi organique, pourrait considérer que ces dispositions sont inconstitutionnelles en raison de la rupture d’égalité qu’elles introduiraient entre les électeurs d’une même circonscription électorale. Les électeurs d'une même circonscription électorale seraient en effet soumis à des règles différentes : une partie des électeurs aurait le droit au vote électronique alors que l'autre serait privée de cette possibilité. ». Argument repris dans l'amendement de suppression de l'article 1 de la proposition de loi en question présenté par M. Popelin, M. Le Roux, M. Raimbourg, M. Arnaud Leroy et les membres du groupe socialiste, républicain et citoyen. Amendement de suppression adopté lors du vote des députés. La proposition de loi organique présentée par le député Thierry Mariani a été de fait rejetée.

    BrunoLeRoux.jpgBruno Le Roux, cosignataire de l'amendement de suppression en question, avait été désigné le 06 décembre 2016 ministre de l'intérieur en remplacement de Bernard Cazeneuve. Pour rappel, le Ministère de l'intérieur est chargé de l'organisation matérielle des élections politiques, mais également de la préparation et du suivi du droit électoral.

    Suite à la polémique sur l'emploi de ses deux filles à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux a démissionné de ses fonctions le 21 mars 2017. C'est Matthias Fekl qui a été nommé pour le remplacer au Ministère de l'Intérieur. Le monde est vraiment petit.

    machine-VE.jpgLe mérite de la discussion parlementaire du 9 octobre 2014 et du vote de l'amendement de suppression qui en a suivi a été de réaffirmer que lors d'un scrutin électoral en France, on ne pouvait pas avoir deux (voir plus) systèmes de vote différents sur la même circonscription électorale. Cela, quelles que soient les techniques utilisées (vote avec urne transparente et bulletin papier, vote par internet, vote par machine à voter). Configuration de rupture d'égalité entre électeurs étonnamment toujours prévues d'être observée pour l'instant lors des deux scrutins de 2017 à venir :

    - Une circonscription unique est en effet prévue pour l’élection présidentielle.
    Les 67 communes de l'hexagone équipées de machines à voter ne devraient donc pas logiquement être utilisées ces matériels de vote lors des deux tours de la Présidentielle au risque d'introduire dans le scrutin une rupture d'égalité entre les électeurs. (Deux systèmes de vote différents sur l'unique circonscription électorale).

    - Concernant les législatives de 2017, la rupture d'égalité entre électeurs concernerait 65 circonscriptions confrontées à deux systèmes de vote différents !

    Vers un Cazeneuve Gate et un Le Roux Fekl Gate ?
    Pour l'anecdote, en 2007 le Bureau national du Parti socialiste avait demandé au Ministre de l'Intérieur un moratoire sur l'utilisation des machines à voter lors des élections présidentielles et législatives. Dix ans après, désormais au gouvernement, le Parti socialiste reste aux abonnés absents pour clarifier l'utilisation des machines à voter lors des scrutins électoraux. Quitte à assumer un scandale d'Etat lors de la Présidentielle et des législatives de 2017 ?

    NB : Le Le Roux Gate a bien eu lieu mais pas celui qu'on attendait ;-)

    Aller plus loin :

    Déclaration de M. Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, à la promotion du tourisme et aux Français de l'étranger, sur une proposition de loi organique relative au vote par voie électronique des Français résidant à l'étranger, à l'Assemblée nationale le 9 octobre 2014.

    Vote électronique : la rupture d'égalité entre les électeurs s'invite au débat.
    Par Christian Perrot - octobre 2014

    - Vote électronique et rupture d'égalité : Le gouvernement interpellé.
    Par Christian Perrot - 30/07/2015

    - Au feu les pompiers (constitutionnels) ! - A propos du vote électronique.
    Par Gilles J. Guglielmi -  29 mars 2007

    - Vote électronique, énième reniement numérique de la présidence Hollande.
    Par Thierry Noisette - Znet.fr - 29 décembre 2014

    Vote électronique en Allemagne : sévére désaveu pour NEDAP
    Par Christian PERROT - 10 mars 2009

    Les machines à voter Nedap Powervote mises à l'index en Irlande
    Par François Nonnenmacher – 1 mai 2004

    - Utilisation des machines à voter en France entre 2004 et 2012
    Par Enguehard, Chantal / Observatoire du Vote, 30 juillet 2013

  • Il faut supprimer la réserve parlementaire!

    Mise à jour : 23/03/2017

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    Cette manne financière allouée aux parlementaires existe depuis l’ordonnance du 2 janvier 1959 à l’Assemblée nationale et depuis 1988 au Sénat. Cette ligne de crédit attribuée aux députés et sénateurs avait à l'origine pour objectif de leur permettre « de soutenir les collectivités de leur circonscription déstabilisées par des circonstances exceptionnelles susceptibles de justifier la mise en oeuvre de la solidarité nationale ». Au fil des années son utilisation a été vite détournée pour en arriver à devenir aujourd'hui la « caisse noire » officielle des parlementaires permettant d'arroser de façon discrétionnaire collectivités et associations, avec en toile de fond du clientélisme et de l'électoralisme. On ne compte plus en France le nombre d'associations de chasseurs ou de boulistes (ou de bagads...) qui continuent à être les bénéficiaires de la générosité de leur député ou sénateur. Petites ou grandes attentions pré-électorales afin de s'assurer pour le parlementaire généreux que la chasse aux voix soit fructueuse lors de la prochaine élection et éloigner ainsi le risque pour son parti à devoir à embrasser Fanny. La création de « comités Théodule » à l'initiative de certains parlementaires ou bien encore la publication sur le site internet de l'Assemblée nationale de la liste des structures bénéficiaires de cette cagnotte ne contribuent qu'à donner l'illusion d'une certaine transparence et d'un pseudo contrôle autour de son attribution.

    Comme le souligne fort justement l'association Observatoire de la corruption sur son site internet « le second problème que pose la réserve parlementaire est qu’elle porte atteinte au principe de la séparation des pouvoirs. Elle fait intervenir des représentants du pouvoir législatif dans des politiques locales qui, même à une autre échelle, relèvent du pouvoir exécutif ».

    Le travail des députés et des sénateurs consiste à écrire, discuter, légiférer, voir à interpeller le Gouvernement, pas à distribuer des subventions. Le clientélisme qui accompagne l'attribution de la réserve parlementaire contribue toujours aujourd'hui à entretenir le doute sur la probité du personnel politique. Fort de ce bon sens et de la dérive qui accompagne l'utilisation de cette dotation financière tant décriée, la réserve parlementaire doit être une fois pour toute supprimée. C'est en des termes plus policés que le président de la Cour des comptes Didier Migaud a formulé des recommandations allant dans ce sens dans une lettre adressée au Ministre des finances et des comptes publics et au Ministre de l'Intérieur. Cette démarche de recommandations faisant suite aux conclusions d'un rapport accablant de la la Cour des Comptes qui a passé au crible plus de 60 000 subventions distribuées entre 2006 et 2012, soit plus d'un milliard d'euros distribué à discrétion par les parlementaires ! La réponse en mode « ni ni » de Michel Sapin et de Bernard Cazeneuve est bien en dessous de l'alerte de la Cour des Comptes en renvoyant aux deux assemblées d'éventuelles évolutions du dispositif d'attribution de la réserve parlementaire. Ou comment demander aux principaux bénéficiaires de la « caisse noire » officielle du parlement de réfléchir à sa réforme. Manière de renvoyer un tel débat plus que nécessaire aux calendes grecques.

    L'Etat PS qui a fait sa feuille de route d'imposer aux français des réformes régressives reste incapable de se réformer lui même. Les conservatismes intéressés et réactionnaires qui hantent les rangs des deux assemblées vont eux aussi à l'encontre d'une moralisation de la vie politique. On arrive au constat que la Vème République s'avère à bout de souffle. C'est désormais aux citoyen-ne-s de se mobiliser pour enclancher un mouvement allant dans le sens progressiste d'une vrai réforme de nos institutions répondant aux exigences d'une république vertueuse.


    La réserve parlementaire : une pratique clientéliste.
    46e Rendez-Vous parlementaire du Contribuable sur la transparence - 05/04/2016
    Source : Contribuables Associés

    Aller plus loin :

    - Référé numéro 71261- Les subventions pour travaux divers d'intérêt local.
    Courrier du Président de la Cour des Comptes Alain Migaud à l'intention des Ministres Michel Sapin et  Bernard Cazeneuve - 27/12/2014

    - Réponse des Ministres Bernard Cazeneuve et Michel Sapin au Référé du président de la Cour des Comptes. Février 2015.

    - Réserve parlementaire : le rapport accablant de la Cour des comptes - Le Point - 09/02/2015

    Quand un citoyen dévoile l'un des secrets les mieux gardés de la république - Sud Ouest - 22/07/2015

    - La réserve parlementaire, un effet pervers du cumul des mandats - Observatoire-corruption.org - 23/03/2017

    - Association pour une démocratie direct

    - Proposition de loi du député Christophe Prémat visant à la suppression des réserves parlementaires - 10/02/2017

  • Retraites, emploi, réduction massive du temps de travail : tout se tient, résistons et passons à la contre-offensive !

    Communiqué des Alternatifs - 4 septembre 2013

    arton1355-8cba8.pngLe système de retraites est un enjeu essentiel de l’affrontement entre des visions opposées de la société.

    La gauche de transformation sociale et écologique défend, dans la continuité des combats historiques du mouvement ouvrier, la réduction du temps de travail dans toutes ses dimensions (durée hebdomadaire, congés payés, âge de départ à la retraite). Elle défend aussi le système de retraite par répartition, au nom de la solidarité intergénérationnelle et d’un revenu socialisé, et du refus de la marchandisation de nos vies.

    La droite, de contre-réforme en contre-réforme, de Balladur à Fillon et Sarkozy, vise à la fois à reculer l’âge du départ à la retraite, à allonger la durée de cotisations et à marginaliser par le chômage des millions de salarié-e-s. La paupérisation d’un nombre croissant de retraité-e-s en particulier parmi les femmes, la mise à bas progressive du système solidaire accentuent toujours plus le recours à la capitalisation, au chacun pour soi.

    Sous la houlette de la Commission européenne, le gouvernement Ayrault a choisi de s’inscrire dans la logique de la droite et du MEDEF. Sa démarche reste encore prudente : afin, de limiter autant que faire se pourra la mobilisation, le mode de calcul des pensions de agents de la fonction publique et les "régimes spéciaux" ne sont pas à ce stade mis en cause, et le gouvernement a dû se résoudre à abandonner la tentative de paupériser encore davantage les petites retraites.

    Mais la logique reste inchangée : le travail reste considéré comme un coût, l’enjeu central du recul du chômage pour le financement des retraites est ignoré, la principale variable d’ajustement reste l’allongement de la durée du travail, et pas question d’élargir l’assiette des cotisations au système de retraites.

    Une alternative est indispensable : prévenir et combattre les effets de l’intensification du travail et les dégâts du productivisme, imposer une affectation des gains de productivité en faveur de la réduction du temps de travail plutôt qu’au bénéfices des actionnaires ; élargir l’assiette des cotisations retraite aux dividendes, stock options…

    La logique que nous avons combattue en 2010, nous nous y opposons toujours aujourd’hui.

    Retraites à 60 ans, droits des chômeurs et précaires, sécurité sociale : contre le chacun pour soi et la marchandisation de nos vies, nous choisissons les solidarités, une autre répartition des richesses, la réduction massive du temps de travail (30 h hebdo sans baisse de salaire et avec embauches correspondantes)

    Des mobilisations se préparent, avec notamment une première journée de grève et de manifestations mardi prochain 10 septembre à l’appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires. Les initiatives du collectif Ensemble défendons nos retraites ! vont dans le même sens. Les Alternatifs y participent et y appellent.

    La clé du succès réside dans notre capacité à construire une riposte d’ensemble contre le projet Ayrault.

    C’est une responsabilité communes des syndicats, associations, mais aussi des partis et courants de gauche qui refusent le sacrifier les acquis sociaux au rouleau compresseur du capitalisme.

    Chaque citoyen, chaque citoyenne est concerné-e et peut contribuer au succès de notre mobilisation !

    S'informer :


    Vidéo pédagogique réalisée par le service
    de communication de Force Ouvtiére

    - Les mesures annoncées pour la loi retraite prolongent les contre-réformes précédentes
    Décryptage du syndicat Solidaires

    - Réforme des retraites : des mesures en trompe-l’œil pour les femmes
    Christiane Marty – membre d’Attac et de la Fondation Copernic

  • Plan de compétitivité du gouvernement : c'est Noël avant l'heure !

    Communiqué de presse des Alternatifs

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    C'est Noël avant l'heure !

    Pas pour les ouvriers de Gandrange, d'Aulnay, d'Electrolux, de Fralib, de Transcontinental, d'Arcelor-Mittal, de D'Aucy, de Faurecia, de Novandie et de Pilpa, pour qui le gouvernement socialiste n'a rien fait.
    Pas pour les nouveaux chômeurs.
    Pas pour les anciens chômeurs.
    Pas pour ceux qui dorment dehors.
    Pas pour les militants écolos de Notre Dame des Landes.
    Pour eux, ce n'est que la continuité du feu libéral que nous subissons depuis 30 ans.

    noël,gouvernement,ayrault,hollande,plan,compétitivité,austérité,tscg,patrons,medef,parisot,chomeurs,écologie,notre dame des landesMais c'est Noël pour les patrons. Ainsi donc, le gouvernement nous l'a fait "choc de reniement" (et il n'y avait pourtant plus grand chose à renier!).

    Et le patronat a la banane. La patronne du MEDEF explique même qu'elle attendait un tel geste "depuis des mois, voire des années". Bref, c'est encore plus sympa qu'avec Sarkozy. Et faut dire qu'elle a raison, Parisot : 20 milliards de cadeaux aux entreprises. 20 milliards sans la moindre contre-partie. Cadeau, comme ça !

    Et c'est nous qui paieront, via l'augmentation de la TVA et de nouvelles "économies" dans le train de dépenses de l'Etat. Cela se paiera donc dans le dépérissement des hôpitaux, la perte de moyens pour le logement social, le trou de la sécu, l'éducation etc.

    Et Ayrault de clamer "ce plan est de gauche".
    Pas de notre gauche en tout cas, celle qui sera dans la rue le 14 novembre.

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  • Roms : la commune humanité bafouée

    Appel à pétition :

    Le nouveau gouvernement a choisi la continuité avec l’ancien : la politique d’expulsion des camps de « Roms » étrangers continue de plus belle. Aux mêmes motifs. Avec à peu près les mêmes mots, les mêmes images. Avec les mêmes présupposés et les mêmes conséquences. À commencer par l’ethnicisation de familles issues de lieux et d’histoires multiples, qui ne se reconnaissent pas nécessairement de destin commun, sauf celui auquel on les assigne : le cercle vicieux de la misère et de l’exclusion.

    Cela, nous ne voulons, nous ne pouvons pas l’accepter. Il y a deux ans, il importait déjà de se dresser en opposition à la politique de stigmatisation et de persécution menée sous la houlette de Nicolas Sarkozy, dans l’esprit du discours de Grenoble, contre les Roms et les gens du voyage. C’est avec la même détermination que nous nous élevons aujourd’hui contre la politique menée aux dépens des Roms sous la responsabilité du président de la République et de son premier ministre par leur ministre de l’Intérieur.

    images?q=tbn:ANd9GcQwgxfVnpnqBLHPUwMwQ60nb9uVfbey0ZmKAWzACnHxtW8FAolrManuel Valls renoue en effet avec une rhétorique qui avait mené un de ses prédécesseurs à la présidence de la République, et la République au bord de l’abîme. Or combien sont-ils, ceux qu’on veut expulser? 12 000 ? 15 000 tout au plus ? Sont-ils à ce point une menace pour l’ordre public qu’il faille impitoyablement les déloger sans solution de rechange ?

    Si les nouveaux responsables invoquent autant la sécurité que les anciens, ils revendiquent (à l’instar de François Hollande pendant la campagne) un juste milieu entre « fermeté » et « humanité ». Mais qui peut croire que c’est pour leur bien qu’on détruit le lieu de vie de ces migrants ? En tout cas, pas les premiers intéressés. Car ils l’ont vite compris : si l’on se souciait tant de leur bien être, on ne les abandonnerait pas ensuite à leur sort, en oubliant de les reloger. Ils ne font qu’aller un peu plus loin. S’ils parviennent à se cacher, c’est au risque d’être encore plus abandonnés à eux-mêmes et privés des droits sociaux les plus élémentaires. Déplacer ainsi les gens, c’est bien sûr redoubler leur précarité, et faire obstacle à la scolarisation de leurs enfants.

    roms,roumanie,europe,france,humanité,soutien,pétition,françois hollande,manuel valls,intérieur,racisme,droite,parti socialiste,gouvernement,xénophobie,etat,habitation,bidonville,immigrationCertes, Jean-Marc Ayrault préconise la concertation. Mais sur le terrain (faut-il s’en étonner ?), ces engagements ne sont pas respectés. Des centaines de familles se retrouvent dans des situations inextricables. À Lyon comme à Lille ou à Marseille ou en région parisienne, le travail des associations de bénévoles a été ruiné en quelques heures. En Essonne, plusieurs expulsions de bidonvilles ont eu lieu sur arrêtés municipaux, sans solution de relogement réel. Dans de nombreux départements, trop de communes tentent de ne pas scolariser les enfants Roms.

    La majorité gouvernementale croit-elle donc qu’en agitant les peurs sécuritaires, elle échappera au reproche de « laxisme » ? C’est tout le contraire : dans ce domaine, elle n’ira jamais assez loin. La droite, en attendant peut-être l’extrême-droite, fera toujours mieux, c’est-à-dire pire. La gauche gouvernementale le paiera donc cher, y compris dans les urnes. En tout cas, les sondages suggèrent déjà qu’elle n’y gagne rien – pas plus qu’hier la droite au pouvoir. Seul le Front national pourra récolter les fruits de cette politique.

    En outre, les concessions au populisme identitaire et sécuritaire ne feront pas avancer le pays dans sa mobilisation citoyenne face à la dictature des marchés et aux destructions d’emploi, bien au contraire. S’en prendre aux Roms ne suffira donc nullement à gagner les suffrages populaires. Cela ne peut que diviser, affaiblir là où il faut rassembler, agir. Singer la droite ? C’est décidément un mauvais calcul.

    Il ne suffira pas davantage de renvoyer cette réalité migratoire à son origine – en l’occurrence la Roumanie, ainsi que la Bulgarie. Comme dans de nombreux pays de l’Europe de l’Est, la violence ordinaire vis-à-vis des « Tsiganes » se poursuit et risque de s’intensifier à mesure que la situation économique se dégrade. En même temps, la légitimation par l’État français de leur caractère indésirable ne peut que renforcer ce racisme.

    Surtout, plutôt que de faire peser cette migration sur les gouvernements nationaux d’origine, comme l’a fait le ministre de l’Intérieur, il faut faire valoir une responsabilité de l’Union au lieu de mettre en péril l’idéal européen en la réduisant aux politiques néolibérales sans même la caution des droits de l’homme. Bref, il faut que Viviane Reding, commissaire européenne aux Droits fondamentaux, parle haut et fort comme en 2010, et non qu’elle soit réduite au silence face à l’État français.

    Nous ne ressentons pas moins d’indignation qu’alors ; en revanche, notre colère est plus grande. Pourquoi changer de Président, sinon pour changer de politique ? Or plus ça change, plus c’est la même chose : les Roms sont encore et toujours pris pour boucs émissaires. Au lieu de jouer à son tour sur les peurs et les ressentiments, ce gouvernement aurait pu faire le pari des valeurs démocratiques : la liberté et l’égalité, pour les Roms aussi. Nous en sommes loin. Après l’éviction de la droite éhontée, on assiste à l’avènement d’une gauche honteuse.

    Aujourd’hui, nous voulons donc interpeller la majorité gouvernementale :

    Rien ne vous oblige à ce choix. Il est contraire aux principes que vous revendiquez ; pour autant, il n’est pas davantage dans vos intérêts. Votre responsabilité n’en est que plus grande. Nous vous tenons donc comptables aujourd’hui, comme l’histoire vous tiendra comptables demain, de cette banalisation de la xénophobie et du racisme par l’État français, au mépris des leçons du passé et des menaces qui pèsent sur l’avenir.

    - Signer la pétition

    Les premiers signataires

    Karim Abboub, psychanalyste
    Benjamin Abtan, Président du Mouvement Antiraciste Européen EGAM
    Michel Agier, directeur d'études EHESS
    Eric Alliez, Philosophe, Université Paris 8 / Kingston University
    Jean-Loup Amselle, anthropologue
    Etienne Balibar, philosophe
    Fethi Benslama, Professeur de Psychopathologie
    Anne Emmanuelle Berger, professeure de littérature et d'études de genre, Paris 8
    Jacques Bidet, professeur émérite à l'Université de PARIS OUEST
    Bertrand Binoche, professeur à Paris-I
    Luc Boltanski, directeur d'études à l'EHESS
    Matthieu Bonduelle, président du Syndicat de la magistrature
    Frank Burbage, Professeur de philosophie
    Alain Brossat, Professeur de philosophie (émérite), Université Paris 8
    Cécile Canut, linguiste, Paris Descartes
    Alice Cherki, psychiatre, psychanalyste, essayiste
    Ariane Chottin, psychologue
    Nathalie Chouchan, Professeur de philosophie
    Hélène Cixous, Ecrivain
    Olivier Clochard, président de Migreurop
    Michèle Cohen-Halimi, maître de conférences en philosophie à l'Université de Paris Ouest Nanterre
    Patrice Cohen-Séat, Président d'Espaces-Marx
    Catherine Coquio, professeure de littérature à Paris-Diderot (Paris 7)
    Philippe Corcuff, maître de conférences à l'IEP de Lyon et membre du conseil scientifique d'Attac
    Claude Corman, cardiologue
    Marie Cuillerai, département de philosophie de Paris 8
    Jean-Pierre Dacheux, docteur en philosophie
    Françoise Dastur, Professeur honoraire des universités, Archives Husserl de Paris
    Marianne Denicourt, comédienne
    Ivaylo Ditchev, Professor of cultural anthropology
    Suzanne Doppelt, auteur
    Stéphane Douailler, Professeur de philosophie, Université Paris 8
    Espaces Marx
    Eric Fassin, sociologue, Paris 8
    Michel Feher, philosophe, président de l'association cette France-là
    Goran Fejic, analyste politique, ancien fonctionnaire international
    Franck Fischbach, Philosophe, Univ. Nice Sophia-Antipolis
    Geneviève Fraisse, philosophe, directrice de recherches CNRS
    Frédéric François, linguiste
    Marie Gaille, philosophe, chargée de recherche au CNRS
    Patrick Gonin, Enseignant chercheur Université de Poitiers
    Elisabeth Gauthier
    François Gèze, éditeur
    Lisa Ginzburg, journaliste
    Alfredo Gomez-Muller, Professeur Université de Tours
    Robert Guédiguian, cinéaste
    Serge Guichard, Association de Solidarité en Essonne aux Familles Roms
    Hugo Haas, architecte, La Cigüe
    Jean-Frédéric de Hasque, réalisateur – anthropologue
    Chantal Jaquet, Philosophe, professeur à l'université Paris1-Panthéon-Sorbonne
    Alain Joxe, ancien directeur d'études à l'EHESS, directeur du CIRPES
    Alain Keler, Photographe
    Françoise Kerleroux, linguiste, professeur à la retraite, Paris 10 Nanterre
    Cécile Kovacshazy, maître de conférences en littérature comparée
    Denis Lachaud, écrivain
    Thomas Lacoste, cinéaste et éditeur, La Bande Passante
    Catherine Larrère, Université Paris 1
    Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
    Jean-Pierre Lefebvre, Ecole Normale Supérieure
    Olivier Legros, MCF Université de Tours et membre Urba-Rom
    Catherine Lévy, sociologue
    Jean-Marc Lévy-Leblond, Professeur émérite de l'université de Nice
    Jean-Pierre Liégeois, sociologue
    Daniėle Lochak, universitaire, présidente honoraire du Gisti
    Isabelle Lorand, chirurgienne, responsable Droits et liberté PCF
    Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS, Paris
    Seloua Luste Boulbina, Directrice de programme, Collège International de Philosophie
    Charles Malamoud, Indianiste, directeur d'études honoraire, Ecole pratique des hautes Études
    Philippe Mangeot, enseignant
    Nicolas Martin-Granel, chercheur associé à l'ITEM (CNRS/ENS)
    Stéphane Maugendre, président du Gisti
    Jacques Message, Chaire supérieure de philosophie (Amiens)
    Renée Le Mignot co-présidente du MRAP
    Christophe Mileschi, écrivain, italianiste
    Ariane Mnouchkine, metteuse en scène
    Richard Moyon, Réseau Education sans frontières, RESF
    Laurent Mucchielli, sociologue
    Jean-Luc Nancy, philosophe
    Pap Ndiaye, historien EHESS
    Catherine Neveu, Directrice de recherche au CNRS
    Gérard Noiriel, EHESS, Paris
    Bertrand Ogilvie, professeur de philosophie, psychanalyste, université Paris 8-Saint Denis
    Salvatore Palidda, DISFOR-UNIGE, Universita' degli Studi di Genova
    Claude Pennetier, Directeur du Maitron, chercheur CNRS, Centre d’histoire sociale du XXe siècle
    Germinal Pinalie, Revue Classes
    Mathieu Potte-Bonneville, Collège International de Philosophie / ENS de Lyon
    Jean-Luc Poueyto, anthropologue, Université de Pau et des Pays de l'Adour
    Vincent Rafis
    Isabelle Rèbre, cinéaste
    Marie-Joëlle Redor, Enseignant chercheur à l'Université de Caen Basse-Normandie
    Judith Revel, philosophe, maître de conférences, univ. paris 1 panthéon-sorbonne
    Revue Vacarme
    Claire Rodier, vice-présidente de Migreurop
    Diogo Sardinha, Directeur de programme au Collège international de philosophie
    Pierre Sauvêtre, Doctorant en science politique, chargé de cours à Sciences-Po Paris
    Guillaume Sibertin-Blanc, Philosophe
    James T. Siegel, anthropologue émérite, Cornell University
    Andrée Tabouret-Keller, linguiste
    Sébastien Thiéry, politologue
    Louis-Georges Tin, président du CRAN
    Michel Tort, psychanalyste
    Transform!
    Eleni Varikas, Professeur émérite, Université Paris 8
    Patrick Vauday, Professeur à l'Université Paris 8
    Patrice Vermeren, Directeur du département de philosophie, Paris 8
    Sophie Wahnich, historienne, directrice de recherche au CNRS