Si le Ministère de l'Intérieur a bien gelé à raison en 2008 la liste des communes autorisées à utiliser des machines à voter, il n'y a toujours pas de moratoire sur l'utilisation du vote électronique en France. Encore moins de débat avec la population sur cette question alors que plus de cent mille personnes ont à ce jour signé une pétition demandant un tel moratoire. C'est donc toujours environ 1,4 million d'électeurs qui sont privés depuis 2004 dans notre pays de tout contrôle citoyen et ceci scrutin après scrutin (« Brest ville pionnière ! »). C'est inadmissible !
C'est affligeant de constater au bout de presque 10 années d'opacité électorale imposée aux brestois, que la Ville de Brest fasse toujours du lobbying auprès du Ministère de l'Intérieur pour faire perdurer cette régression et privilégier des intérêts privés. Drôle de bilan pour François Cuillandre et sa majorité au bout de deux mandatures. Il est à noter que les machines à voter utilisées à Brest étaient déjà obsolètes en 2004 lors de leur acquisition. Elles ont aujourd'hui plus leur place au rayon des antiquités que dans les bureaux de vote. C'est une escroquerie de vouloir faire croire à la population que ces matériels seraient « modernisables ».
Suite, à l'abandon de l'utilisation des machines à voter NEDAP (les mêmes qu'à Brest !) dans de nombreux pays européens ces dernières années, on constate en France le même mépris vis à vis des citoyens quel que soit le gouvernement. Que penser aujourd'hui du Parti Socialiste qui demandait en 2007 un moratoire sur l'utilisation des machines à voter lors des élections quand il était dans l'opposition gouvernementale et qui, aujourd'hui aux manettes du pays, se contente d'un statut quo pour ne pas désavouer les élus qui se sont engagés à grands frais dans l'impasse du recul démocratique. En matière d'amélioration des pratiques démocratiques, on comprend déjà que le changement ne viendra pas des socialistes. A Brest de toute façon, on le savait déjà.
Aller plus loin :
- Abandon du vote électronique lors des scrutins électoraux : le PS se fait attendre !
Alternatifs de Bretagne – 4 juin 2013
- Lettre ouverte des Alternatifs à l’attention du Bureau National du Parti Socialiste et de son candidat à l’élection présidentielle de 2012 - 03 décembre 2011
- Le Parti socialiste demande un moratoire sur l’utilisation des machines à voter lors des élections présidentielles et législatives. - Communiqué de presse du Bureau National du Parti Socialiste - 27 mars 2007
-Vote électronique : recul démocratique à Brest !
Par Chris Perrot - 24 février 2004
- Ordinateurs-de-vote.org
Citoyens et informaticiens pour un vote vérifié par l'électeur
- Ethique citoyenne
L'éthique, l'autre dimension du pacte social
- Pétition pour le maintien du vote papier
A lire :
- « La controverse des machines à voter en France », Par Chantal Engheuard
Mémoire de Master 2 de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales soutenu le 14 septembre 2011.
- « Introduction à l'analyse de chimères technologiques, le cas du vote électronique », Editions du CNRS, Cahiers Droit, Sciences & Technologies, n°3, (2010), p:261-278.
A voir :
Interview de Chantal Enguehard, maître de conférence
au Laboratoire Informatique de Nantes Atlantique (LINA)
Depuis quelques semaines, un local du Front National a ouvert aux Quatre Moulins (rue Rabelais, à l'intersection avec la rue Anatole France). C'est la première fois depuis bien longtemps que ce parti a pignon sur rue dans notre ville, et il est grand temps de nous en inquiéter. La tentative pour un parti d'extrême droite de venir s'implanter à Brest est symptomatique d'un climat général favorable au retour d'idées bien puantes. A l'approche des élections municipales, le FN tente, ici comme dans d'autres villes, de gagner des voix, alors même que la majorité en place poursuit un travail de stigmatisation des migrants à l'échelle nationale comme locale, montrant une fois de plus que le changement ne viendra pas par les urnes.
« N'ayons pas peurrrrrrrrr...! » dit t-elle. Peur de quoi ? D'aller à la rencontre des brestois.e.s dans des dangereux endroits comme « des lieux de travail, des entreprises, usines, bureaux, des espaces publics... ». Assures-toi Bernadette préalablement que tous ces endroits soient « vidéofliqués ». Pour le centre ville et le trajet du tramway, Cuillandre a déjà fait le boulot. Pour te dire Bernatette, les brestois sont déjà pucés.
Du côté de Laurent Prunier cela paraît plus brouillon. L'intéressé qui tient pourtant sa légitimité des militants UMP locaux semble en ce moment plus occupé à gérer sur les réseaux sociaux ses règlements de compte avec l'élue communautaire et municipale Sophie Mével. L'ex Attachée parlementaire de Philippe de Villiers avait quitté au début de l'année en compagnie de Brigitte Hû le groupe de l'Union de la Droite et du Centre pour créer leur propre groupe Divers Droite avec l'intention de présenter une liste aux municipales, voir plus probablement rejoindre celle de Bernadette Malgorn. Divorce quand tu nous tiens.