Cependant, la forte poussée de la candidate du Front National est un phénomène très inquiétant. Elle peut contribuer à une nouvelle radicalisation xénophobe et anti-sociale d’une partie la droite et de la bourgeoisie et des couches moyennes. Ce vote est également celui d’une partie des classes populaires et de la jeunesse. C’est un défi majeur pour la gauche alternative.
Le bon résultat de la candidature Mélenchon, soutenu par la gauche critique et une large partie de la gauche alternative dont les Alternatifs, est un évènement majeur de cette campagne présidentielle.
La dynamique militante de la campagne, le succès des grands rassemblements populaires reflètent la volonté de résistance et d’alternative. C’est essentiellement elle qui a donné du relief à la campagne, en mettant au centre les enjeux sociaux et politiques, en refusant clairement les politiques d’austérité et de chantage à la dette, en réhabilitant la politique.
Malgré leurs scores modestes, Poutou, Arthaud et dans une certaine mesure Joly témoignent également d’une aspiration à un changement radical de société.
Le second tour doit être l’occasion de se mobiliser pour chasser une droite brutale et cynique, raciste et corrompue, si proche du FN, cette droite dont Sarkozy est le représentant discrédité.
Les Alternatifs réaffirment le double enjeu de ce scrutin : battre la droite et ouvrir la voie à une alternative à gauche, anticapitaliste, rouge et verte, féministe et autogestionnaire.
La candidature Hollande propose une alternance, pas une alternative. Chasser la droite est un point de passage nécessaire. C’est par les mobilisations sociales et écologiques, celles des travailleur-euse-s des précaires, de la jeunesse, de leur capacité à s’auto-organiser et à prendre le pouvoir que les rapports de force sociaux et politiques changeront.
La crise profonde et multiforme du capitalisme a été largement occultée par la plupart des candidats, à commencer par ceux présents au second tour.
Mais les semaines et les mois à venir seront, sans nul doute, un dur rappel à la réalité. L’alternance promise par Hollande risque de vite céder à la pression des milieux financiers. Seule une forte mobilisation populaire permettra de s’y opposer et de poser des jalons pour une alternative à gauche, une alternative écologiste et anticapitaliste.
L’alternative exigera à la fois d’importantes mobilisations, de puissants mouvements sociaux ; un large rassemblement citoyen, social et politique dont la dynamique de la campagne Mélenchon a marqué les prémisses. Le regroupement d’une gauche alternative et altermondialiste, rouge et verte, féministe et autogestionnaire, aujourd’hui dispersée y contribuera.
Ayons confiance et espoir pour préparer toutes et tous ensemble l’alternative : Ensemble chassons la droite le 6 mai !