Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Christian PERROT - Page 61

  • Annus horribilis

    2009, année noire pour l’humour syndical brestois ? Quand un syndicat n’a pas autre chose à faire que de porter plainte contre un autre syndicat à cause d’un dessin humoristique qui ne le présente pas à son avantage.

    affiche CFDT - jobs saisonniers - vos droits ne sont pas en vacances - dessin de VuilleminVraiment outragée et injuriée la CFDT par le dessin que FO a utilisé dans un tract diffusé aux chauffeurs du réseau de transports urbains brestois ? L’on peut s’interroger sur le caractère vraiment sérieux de la requête que souhaite défendre la CFDT en mettant en branle une procédure judiciaire pour faire condamner un autre syndicat au regard d’une divergence d’appréciation humoristique. Il est vrai que la caricature en dessous de la ceinture est beaucoup plus drôle quand elle s’attaque au voisin et l’est beaucoup moins quand l’on en est la victime. Pour s’en rendre compte il suffit de ne pas aller bien loin pour en avoir la démonstration. Pas plus loin que la vitrine du siège brestois de la CFDT ou majestueusement est affiché le visuel de la campagne de communication à l’intention des jeunes qui recherchent un job saisonnier. L’affiche est illustrée par un dessin de Philippe Vuillemin reconnu et apprécié par les puristes pour son style assez trash. Le dessin représente deux jeunes debout dans un champ écoutant les consignes d’un personnage à l’allure rustre agenouillé de dos en train de ramasser des fraises. Les dialogues des personnages sont assez croustillants et sont représentatifs de l’esprit humoristique du visuel :

    L’agriculteur : “... Bon, je vous explique les enfants : la meilleure manière pour ramasser les fraises, c’est de se mettre à quatre pattes, comme ceci... "

    L’un des deux jeunes : “ Et pour se faire payer ? on garde la même position ? "

    Autrement dit si le jeune salarié estival n’écoute pas les bons conseils prodigués par le syndicat CFDT, il risque fort de se faire enc...., pardon, sodomiser par son employeur. En français bien léché dans le texte l’on dit plutôt se faire avoir.

    Bref, au lieu de vouloir faire des procès en sorcellerie pour lèse pudibonderie, il serait de bon ton pour la section CFDT de Brest de se renseigner sur le style humoristique qu’utilise son propre syndicat dans ses campagnes d’information nationale. Avant de transformer le 03 mars prochain le tribunal de Brest en un salon de la bande dessinée, il serait fort judicieux pour la CFDT de réfléchir si elle souhaite véritablement maintenir sa plainte contre le syndicat FO, au risque que cette procédure futile lui revienne à la figure comme une vulgaire tarte à la crème.



    Sur le même sujet :

    - Cachez moi ce dessin qu'ils ne veulent pas voir

  • Cachez moi ce dessin qu’ils ne veulent pas voir

    Dans l’édition de Ouest-France du 21 février 2009, la journaliste Sophie Maréchal évoque l’assignation portée par la CFDT locale contre le syndicat FO. Au cœur du conflit, un tract diffusé le 09 janvier 2009 par FO au personnel de la société de transports urbains brestois BIBUS (Groupe Kéolis). Tract qui a été illustré par l’adaptation d’un dessin de presse du dessinateur Carali que la CFDT brestoise qualifie aujourd’hui de “pornographique”. Si l’on se reporte à la description que fait Ouest-France de la reproduction du dessin de Carali, l’on y reconnaîtrait la CFDT incarnée par une personne se faisant sodomiser par un patron fumant le cigare. A côté, FO portant une ceinture de chasteté.

    dessin de Carali - Siné Hebdo no 16 page 7 - mercredi 24 décembre 2008La liberté d’expression syndicale s’arrêterait t-elle où commence l’expression de fausse pudibonderie de façade de ceux qui en font les frais ? Au final, les postures de “Père la morale” mises en avant par la société BIBUS et la CFDT apparaîtraient suspectes. A croire que la perche polémiste proposée maladroitement par le choix d’illustration de FO servirait bassement à l’opérateur de transports urbains et au syndicat caricaturé pour faire évacuer du débat le fond des revendications évoquées dans le document incriminé. La société BIBUS, par sa procédure de référé pour interdire la diffusion du tract semble déjà avoir gagné la première manche. A contrario, les procédures juridiques conjointes de BIBUS et de la CFDT apporteront désormais une visibilité nationale à une communication syndicale qui au départ n’ambitionnait qu’à se restreindre à la cible confidentielle des chauffeurs de la compagnie de transports brestois. En dehors d’éventuellement considérer de mauvais goût le choix du dessin humoristique fait par FO afin d’illustrer sa perception d’un soi-disant manque de combativité du syndicat majoritaire CFDT dans ses démarches revendicatives auprès de la direction de BIBUS, on arrive rapidement à la conclusion qu’il n’y avait pas là de quoi casser trois pattes à un canard, fut t-il enchainé. Où l’on comprend bien vite que l’appréciation artistique de l’illustration en question aurait pu se régler les yeux dans les yeux entre BIBUS et les deux syndicats et non dans l’enceinte d’un tribunal.

    On ne peut que souhaiter bien du courage et un bon sens de l’humour au juge qui aura à trancher sur le caractère ou non “pornographique” du dessin incriminé avec le risque d’encourager les ligues de la bonne vertue locale à se mettre rapidement en campagne afin d’obliger le maire de Brest a arrêter de proposer à consultation des journaux satiriques dans les bibliothèques municipales. Publications qui en matière de dessins humoristiques à l’expression souvent tendancieuses auraient de quoi faire oublier son catéchisme à un premier communiant un dimanche de Pentecôte. Espérons tout de même, qu’à la veille du rassemblement syndical unitaire prévu le 19 mars prochain, que nos deux organes syndicaux brestois prennent enfin langue pour revenir à des rapports militants plus conventionnels... et moins scabreux.

    Sur le même sujet :

    - Annus horribilis

    =======

    Note au lecteur... à BIBUS et à la CFDT

    Depuis le 29 janvier 2009, suite au référé de BIBUS, le syndicat FO a interdiction de diffuser le tract en question sous peine d’une amende de 100 euros par infraction constatée. Cela étant, le dessin original dont l’adaptation brestoise a été mis en cause, est extrait d’une AUTRE publication (Siné Hebdo numéro 16 - mercredi 24 décembre 2008 - page 7 ), il peut donc être considéré comme un élément d’information à part entière et peut de fait être diffusé dans sa version originale indépendamment du document de FO. A noter que seule la légende proposée par le dessinateur Carali a été modifié par FO. D’après l’information qui m’a été communiqué, la mention “bon cholestérol” a été remplacée par “bon négociateur”, “mauvais cholestérol” par “mauvais négociateur” et “CFDT” a été rajouté sur la valise du personnage sodomisé.

    Parallèlement, la liste des revendications portées par le syndicat FO a toute légitimité à être diffusée à partir du moment que ne figure pas sur le même support de communication (en l’occurence un tract) le dessin modifié.

     

  • Vote électronique en France : langue de bois et entourloupe

    machine à voter NEDAPLors de la séance des questions orales au Sénat qui s’est déroulé le 27 janvier 2009, la sénatrice Nicole Borvo Cohen-Seat a interpellé Alain Marleix, secrétaire d'Etat à l'intérieur et aux collectivités territoriales au sujet du vote électronique. La sénatrice lui a demandé s’il pouvait lui indiquer s’il envisageait d'engager un débat sur le vote électronique avant les prochaines échéances électorales de juin 2009.

    Evoquant un rapport d’un "comité Théodule" plutôt favorable au développement du vote électronique en France, la seule expectative du Ministère de l’intérieur risque fort probablement de se résumer à recommander de modifier certaines dispositions législatives et réglementaires du Code électoral ainsi que le règlement technique qui leur est applicable afin de faire rendre juridiquement acceptable l’utilisation de ces systèmes de votation sans prendre en compte les exigences d’organisation démocratique des rendez-vous électoraux. Projet de loi qui risque fort probablement d’être soumis aux législateurs qu’après l’échéance électorale des européennes de 2009. En effet, le Ministère de l’intérieur semble vouloir encore jouer la pendule pour ne pas déplaire aux collectivités locales qui se sont hasardées à dépenser des sommes conséquentes dans l’acquisition de matériels antidémocratiques et déjà technologiquement dépassés.

    Alain MarleixLors de cette séance des questions parlementaires, Alain Marleix a aussi évoqué le vote par internet en souhaitant un “débat objectif c'est-à-dire éclairé par des avis techniques et scientifiques de haut niveau” (sic) afin de répondre à la problématique de la “fiabilité des systèmes, leur intégrité et leur sécurité, ainsi qu'un niveau élevé de transparence (sont) nécessaires.” (re-sic). Contrairement aux autres pays européens (Irlande, Pays-Bas...), le gouvernement français refusait déjà d’ouvrir un VRAI débat de fond sur la question du vote électronique par l’utilisation des ordinateurs de vote non connectés au réseau internet, se restreignant à balader les groupements de citoyens et d’informaticiens qui, depuis 2004, ont largement mis en avant la régression démocratique introduite par ces systèmes opaques et invérifiables. L’Etat français leur préférant le discours des industriels désireux d’amortir leurs investissements dans ce domaine. Faire croire aujourd’hui à un débat objectif sur la question du vote par internet tient du foutage de gueule de haute volée. A entendre le secrétaire d'Etat à l'intérieur et aux collectivités territoriales considérer le vote traditionnel par urne transparente et bulletins papier comme “désuet” et “obsolète”, on comprend déjà le parti pris intellectuel du Ministère de l’Intérieur.

    Désuet et obsolète le vote papier ?
    Désuet et obsolète pour les électeurs de vouloir comprendre et contrôler toutes étapes du déroulement des scrutins électoraux ? Désuet et obsolète pour les électeurs de vouloir avoir la certitude que leurs votes soient bien crédités au compte de voix du candidat de leurs choix ? Que Monsieur Marleix ait bien à l’esprit que le droit de contrôle du bon déroulement des élections par les électeurs n’est pas déléguable à un tiers, fusse t-il membre d’une organisation politique concernée par le scrutin en cours ou bien encore à une entreprise privée. La démocratie ne se brade au nom du marché ou de la propension de certains élus à alimenter leur pathologie à courir après des miroirs aux alouettes technologiques en espérant une plus-value médiatique. Que le gouvernement actuel ait enfin le courage politique de poser un moratoire sur l’utilisation du vote électronique pour ouvertement mettre le débat sur la table au lieu de continuer à mettre en scène l’acceptation forcée de l’inacceptable.

    Le président Sarkosy se targue de vouloir entendre le peuple français. Alors Monsieur le président, je vous dis aujourd’hui chiche. Vous qui, concernant ce dossier, ne vous êtes pas donné la peine de poser le débat lorsque vous étiez ministre de l’Intérieur. Cela étant, que l’interpellation directe du chef de l’Etat n’exonére en rien les élus locaux déjà concernés par la problématique du vote électronique. Oui, mesdames et messieurs les élu-e-s locaux, prenez l’initiative de poser un moratoire dans votre propre collectivité au lieu de sortir constament le parapluie institutionnel pour évacuer le débat. Le courage politique se mesure aux actes forts et non à l’accumulation des résignations.

     

    P&ampeacute;tition pour le maintien du vote papier
    Actuellement signatures !
  • Lampaul-Plouarzel : la destruction du Mad Atao fait des vagues

    Acquise en 1998 par la commune de Lampaul-Plouarzel dans l’optique d’être intégrée dans un projet de musée sur le bornage, la gabare Mad Atao classée monument historique pourrissait sur le terre-plein de Porscave suite à l’abandon du projet par la communauté de commune du Pays d’Iroise (CCPI). Le 16 septembre 2008, la gabare a été détruite par un tractopelle sur ordre du maire Dider Le Gac sans l’aval de son conseil municipal et sans autorisation de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). Plainte a été déposée par la Drac de Bretagne contre le maire de Lampaul-Plouarzel pour destruction d’un objet classé sans autorisation.

    Lampaul-Plouarzel : gabare Mad AtaoSi nul n’a de légitimité à se substituer à la justice pour sanctionner ou non la destruction illégale de la gabare classée, il s’avére difficile de cautionner que ce choix radical n'est pas été soumis à débat en conseil municipal en toute transparence. Quid que l’objet de la délibération en question fut non conforme au droit ou que cela puisse déplaire dans quelques chaumières lampaulaises. Que l’équipe municipale informée de l’affaire décide aujourd'hui en conscience de fermer les yeux m’apparait moralement condamnable. Le concept de "solidarité municipale" prévaudrait t-il sur l’intérêt de la commune ? Au final, S'avére-il aujourd'hui possible que le maire lampaulais puisse proposer une délibération "a posteriori" (sic) à son conseil municipal afin de prendre acte de la prestation liée à la destruction de la gabare dans l'expectative qu'elle puisse être imputée sur le budget communal ?

    Sur le fond du dossier lampaulais, l’on peut s’interroger ce qui a motivé le maire Didier Le Gac a attendre l’approche imminente du début de la construction de la Maision du port par la CCPI pour soudainement activer la destruction du Mad Atao alors que le sort de la gabare était scellé depuis plusieurs années. L'éventualité de la destruction du bateau aurait du être prise en compte dès l'abandon du projet de musée au vu du piteux état de l'épave qui rendait son déplacement périlleux dès le départ. En l'espèce, le maire lampaulais aurait sûrement pu solliciter le soutien de la députée maire de Brest-rural, vice-présidente de la CCPI afin d'accélérer la démarche administrative de déclassement du Mad Atao. Certes, refaire l'histoire après coup s'avére un peu facile, j'en conviens. Malgré tout, les hypothéses possibles étaient assez prévisibles pour que leurs contraintes respectives soient appréhendées au regard du calendrier d'avancement du projet Maison du port.

    Une fois que l'épisode judiciaire relatif à la destruction illégale de la gabare sera passé, l'on peut espérer qu'enfin les lampaulais puissent définitiverment faire le deuil de l'aventure avortée d'un espace muséographique qui n'aurait de toute façon pas pu voir le jour sur le terre-plein du port de Porscave car situé en zone portuaire. Zonage qui rendait l'espace incompatible avec toute activité non liée à l'activité du port. Particularité que les nouveaux élus lampaulais et communautaires auront désormais à appréhender au regard des activités qui seront proposées dans la future Maison du port.

    Lien permanent Catégories : culture 2 commentaires
  • Vers le retour des scrutins démocratiques à Brest ?

    La chose n’est pas passée inaperçue. Ce sont de bonnes vieilles urnes traditionnelles qui ont été utilisées à Brest pour le scrutin des élections prud'hommales. Les salariés/électeurs auront eu ainsi la garantie que leur choix a été bien le reflet de la réalité avec la possibilité qu'un recomptage soit possible en cas de contestation. Le retour à l’utilisation des urnes transparentes par le service élections de la Ville de Brest pour l’organisation de l’élection prud’hommale s’affiche donc comme une véritable révolution dans la cité du Ponant. En effet depuis quatre longues années, ce sont d’opaques ordinateurs de vote qui étaient imposés par la municipalité aux électeurs brestois lors des rendez-vous électoraux.

    Quand le PS brestois aime les urnes transparentesL’observateur attentif aura aussi noté que ce choix des urnes transparentes avait aussi dernièrement été fait localement par les socialistes lors de leur vote interne pour le choix de leur premier secrétaire. Les socialistes brestois auront pu sûrement apprécier d'avoir matériellement quelque chose à recompter (sic). Même la droite brestoise par la voix de son délégué de Brest-centre s'était ironiquement laissé aller à faire l'apologie du contrôle citoyen dans l'éventualité d'un nouveau duel Aubry/Royal en se disant prêt à "apporter sa contribution par l'envoi d'observateurs indépendants, dans le but unique d'aider l'oppostion (NDLR : nationale) à retrouver son statut dans notre démocratie.".

    Avec un soutien aussi volontariste de l’UMP locale, qu'attend donc désormais la municipalité brestoise pour officialiser la mise au rebut de ses ordinateurs de vote NEDAP qui ne répondent pas depuis le départ aux exigences de scrutins démocratiques et dont les carences ont été mises en avant dans de nombreux pays européens. Quel crédibilité auraient demain nos élu-e-s s’ils imposaient toujours d'une façon totalitaire aux électeurs l’utilisation de machines à vote opaques et invérifiables lors des prochaines échéances électorales ?