Dans le courrier des lecteurs du Télégramme du 13 juillet 2007, Fabien Le Bihan présenté comme membre du conseil consultatif de quartier de Brest-Rive droite, s'exprime à propos de la fermeture de huit mois du pont de Recouvrance, envisagée dans deux ans. Monsieur Le Bihan est par ailleurs militant au Parti Socialiste. Au delà du point de vue de l'intéressé, je laisse libre à votre réflexion la pertinence de la présence de militants politiques dans les conseils de quartier. Outre leur légitimité démocratique à pouvoir y participer, l'on peut s'interroger par les stratégies d'influence qui pourraient tenter certaines formations politiques en invitant ouvertement leurs militants à y postuler massivement. Se référer à sa présence dans un conseil de quartier pour servir la propagande d'une majorité ou son opposition politique à une municipalité n'est en soit pas neutre. Les conseils de quartiers doivent t-ils être une tribune supplémentaire aux partis politiques ? On ne pourra certes pas l'empêcher. Certaines formations évoqueront le dynamisme civique de leurs militants. Cela dit, cette culture des organisations de vouloir parfois (souvent ?) verrouiller les instances d'expressions citoyennes par leurs militants risquerait à terme de scléroser définitivement des conseils de quartiers qui ont du mal à trouver une légitimité auprès de la population. Déjà qu'on pouvait déjà craindre que la présence d'élus à leur présidence pouvait déjà orienter ou fermer certains débats. La posibilité pour chaque citoyen de pouvoir assister et s'exprimer lors des séances des conseils consultatifs de quartier, tout en leur donnant un véritable sens démocratique, contribuerait certainement à éviter la tentation de ce type de dérives politiciennes fort prévisibles.
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Conseils de quartier et militance politique
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La philosophie du non-débat de François Cuillandre
“ Il me semble que les nouveaux outils de communication peuvent favoriser le débat. C’est pourquoi j’ai décidé d’ouvrir un blog. En l’ouvrant, je souhaite qu’il soit un outil de partage politique, nécessaire à ce temps charnière de la démocratie qu’est une élection..." Telle est la “philosophie" généreuse annoncée sur la page d’accueil du blog de campagne du candidat socialiste François Cuillandre aux élections législatives de 2007. La promesse était attrayante mais loin de la réalité. Mais voilà, François Cuillandre se trahit par la réalité de ses pratiques et son éternel refus du débat. Chassez le naturel il revient au galop. Comme le dit si bien l’actuel maire de Brest dans une autre note de son blog: “...En politique on n’est pas ce qu’on dit: on est ce qu’on fait”.
Le 27 mars 2007, François Cuillandre avait publié une note sur son blog de campagne reprenant l’allocution qu’il avait prononcé en introduction d’un meeting qui s’était déroulé la veille au Parc de Penfeld en présence de François Hollande. Dans le cadre des commentaires de cette note (commentaires modérés a priori), le maire de Brest avait été interpellé par une jeune femme afin de connaître sa réaction à l’appel du Parti Socialiste de demander un moratoire sur l’utilisation des machines à voter pour les prochaines présidentielles et législatives. Ordinateurs de vote imposés à Brest depuis 2004 aux électeurs... sans débat par la municipalité. La réponse de François Cuillandre avait suscité des commentaires dont certains ont été tout simplement enlevés du site par son administrateur. "Favoriser le débat...", déjà une promesse non tenue du candidat aux législatives de 2007 sur Brest-rural.
Voici donc la retranscription du commentaire que j'avais publié sur le Blog de François Cuillandre le mardi 29 mars 2007 :
Bonjour Monsieur le maire,
La question du papier est un faux débat sinon pourquoi continuez vous à imprimer le magazine Sillages sur du papier qui finit comme tout le monde le sait en majorité à la poubelle. Le fond du débat reste ce choix unilatéral des élu-e-s brestois de privatiser le contrôle des élections sans concertation avec les habitants. A noter que vos machines NEDAP ne donnent aucune garantie à l’électeur que son vote ait réellement été crédité au candidat de son choix. Pas très démocratique tout cela. Avec vos machines vous créez un doute qui est inacceptable dans un pays qui se veut démocratique. L’élection doit rester sous le contrôle du peuple et non d’une entreprise dont le seul but est de faire du profit sur le dos des collectivités. En ce qui me concerne, je ne vous ai pas délégué le droit, encore moins à une entreprise privée, de contrôler le bon déroulement de l’élection et la bonne prise en compte de mon vote à ma place. Au lieu de mettre des moyens financiers pour faire la promotion de systèmes de votation opaques et fraudables, pourquoi n’avez vous pas fait le choix de faire une campagne de communication auprès des brestois pour les inviter à se proposer comme scrutateurs ou assesseurs ? Ne croyez-vous pas que cela aurait eu plus de sens ? Le bureau national du Parti Socialiste a fait acte de responsabilité en demandant un moratoire sur l’utilisation du vote électronique et des machines NEDAP dont vous faites aveuglément l’apologie. La responsabilité de vos instances dirigeantes n’aurait-elle pas écho chez les socialistes brestois ? Alors que vous postulez à nouveau pour être démocratiquement élu député, cela reste assez audacieux de votre part en qualité de maire de vous attaquer aux fondements même de la démocratie en la rendant à nouveau opaque et invérifiable pour les citoyens de la ville que vous administrez.
Chris Perrot
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A lire aussi la note de François Nonnenmacher publiée aussi sur le blog de François Cuillandre le 29 mars 2007 ...et supprimée par l'administrateur :
"Ordinateurs de vote le maire de Brest se trompe"
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Pétition pour le maintien du vote papier
Actuellement signatures !
Pétition disponible sur le site internet Ordinateurs-de-vote.org
Citoyens et informaticiens pour un vote vérifié par l'électeur
Depuis 2004, en France, un nombre croissant de communes s'équipent en ordinateurs de vote (dénommés “machines à voter” par le Code électoral). Plus d'un million d'électeurs seront concernés en 2007.
I) Dans mon bureau de vote :
* Je demande qu'on me donne des bulletins papier.
C'est pour moi le seul moyen de savoir ce que je glisse dans l'urne. A l'opposé, un ordinateur peut afficher une chose et enregistrer tout autre chose.
* Je suis prêt à participer au dépouillement.
Par contre, venir regarder un ordinateur de vote imprimer un ticket n'aurait aucun sens : puisque le fonctionnement de cet ordinateur est secret, c'est comme si on laissait une entreprise privée emporter l'urne transparente pour compter son contenu dans le secret de ses locaux, sans que personne ne puisse y assister.
II) Dans l'immédiat :
* Je demande la suspension de toute utilisation d'ordinateurs de vote.
J'en appelle au Président de la République, garant des institutions, et à mon Maire, responsable de l'organisation des élections.
III) Pour l'avenir :
* Tout citoyen ou groupe de citoyens doit pouvoir s'assurer directement, sans faire appel à des experts, de la sincérité du décompte. Réaffirmons ce droit.
* J'appelle à des états généraux sur l'amélioration de l'organisation des élections, sans préjugés quant à l'opportunité d'utiliser ou non l'informatique.
Notre démocratie mérite bien mieux que le bricolage hâtif et sans concertation d'une loi datant de 1969.
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Brest blogue t-elle uniquement avec Bayrou ?
C'est désespérant de consulter la blogosphère locale. Brest blogue t-elle uniquement avec Bayrou ? Où sont les partisans du "non de gauche" du 29 mai dernier ? Malgré leur "multitude" pour les présidentielles (nous sommes en démocratie), les gauches "antilibérales" brestoises sont les grands absentes des blogs brestois. Si ici ou là l'on croise le blog de tel ou tel ultralibéral quelque soit l'obédience, la gauche "antilibérale" reste aux abonnés absents. Un petit passage dans la rubrique "politique" du serveur de blog du Télégramme de Brest montre l'état de cette désespérance. Déjà que les groupes politiques institutionnels locaux, en dehors des Verts, étaient absents du paysage web interactif... . Le collectif brestois de soutien à José Bové aux Présidentielles de 2007 relévera t-il le niveau ? -
Vote électronique et Parti Socialiste
Quand le PS demande un moratoire sur le vote électronique...
TemPS réels et le VOV (Virtueller Ortsverein), les sections Internet du PS français et du SPD allemand, avaient, en 2004, adressé au PSE une contribution, également signée par deux eurodéputés belges et le directeur de la FIPR (Foundation for information policy research). Dans le cadre de cette contribution, les sections Internet du PS français et du SPD allemand demandent " un moratoire sur l’instauration du vote électronique ". Parmi les arguments invoqués pour demander ce moratoire on peut noter selon l’information communiquée sur le site internet temps-reels.net :
la nécessaire transparence et sincérité du scrutin, du fait qu’il n’existe à ce jour aucune méthode fiable de vote électronique permettant tout à la fois d’assurer l’anonymat durable et la vérification du vote, fondements de la démocratie.
La délégation/privatisation du contrôle du scrutin au bénéfice d’entreprises privées est inacceptable et dangereuse dans une démocratie.
Cette contribution mentionnant fort judicieusement :
"L’argument des défenseurs du vote électronique, la lutte contre l’abstentionnisme, est à l’évidence invalidé par l’exemple du seul pays où il a été généralisé, les État-Unis, détenteurs aussi du record du monde de l’abstentionnisme ; la généralisation des machines à voter y a d’ailleurs entraîné la multiplication de fraudes majeures.
Le vote électronique par Internet serait synonyme de renoncement à l’isoloir obligatoire, et en conséquence à l’actuelle liberté de choix des électeurs, hors de portée de toute pression."
Fermez le ban.
A Brest, la réflexion nationale n’aura pas atteint les oreilles de notre maire françois Cuillandre socialiste libéral qui dans l’édito du magazine municipal " Sillage " (avril 2004) annonçait :
"Je suis certains que nous ferons école et que la machine à voter sera adoptée dans d’autres villes. Je crois qu’il s’agit d’une étape vers davantage de démocratie. Seul devant la machine à voter, l’électeur exprime plus que jamais son intime conviction."
On peut espérer qu’aujourd’hui le maire de Brest ait l’intime conviction de s’être trompé dans son analyse du moment et qu’il sera dorénavant amené à partager l’analyse des sections Internet du PS français et du SPD allemand concernant la nécessité d’un moratoire sur le vote électronique en Europe d’une part, et dans la ville de Brest d’autre part. Brest qui fut pionnière en France sur la voie de la régression démocratique.