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Christian PERROT - Page 74

  • Plateau des Capucins : une concertation en trompe-l'œil ?

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    A n'en pas douter les brestois portent un intérêt certain à l'aménagement du Plateau des Capucins comme l'a confirmé la fréquentation de l'exposition présentée cour de la Madeleine ainsi que l'affluence aux présentations publiques des projets proposés par les trois cabinets d'architectes-urbanistes retenus pour la phase de marché de définition. Cependant, après cette période de communication, les brestois peuvent encore légitimement s'interroger sur la manière dont le président François Cuillandre et la commission urbanisme de la communauté urbaine de Brest envisagent concrétement de mettre en place une véritable concertation avec les habitants. En décembre 2003, lors d'une réunion publique d'informations sur l'opération de renouvellement urbain (ORU) du quartier de Recouvrance, Annick Cléac'h, vice-présidente de Brest Métropole Océane, reconnaissait avec honnêteté que la communauté urbaine ne savait pas organiser de concertation avec la population et envisageait de faire appel au cabinet parisien Attitudes Urbaines afin d'animer cette phase de démocratie participative. Au final, pour des raisons qui dépassent le citoyen de base, cette collaboration ne s'est pas concrétisée. La confusion systèmatique entre les termes "communication" et "concertation" présents dans les propos de François Cuillandre lors de la réunion publique du 29 juin 2005 n'étaient pas pour rassurer les auditeurs sur le désir d'une réelle concertation avec la population de la part de nos élus.
     
    A ce stade de l'avancement du projet, on peut se demander si le cabinet d'architectes-urbanistes qui sera retenu à l'automne prochain aura réellement une marge de manœuvre afin de mettre en place un temps de concertation avec les habitants afin que l'aménagement du plateau des Capucins s'avère un projet partagé. On constate que la démocratie participative, à l'image du développement durable, ne se décrète pas et ne peut se limiter à de pieuses promesses en période électorale mais au contraire doit passer par une réelle évolution des pratiques politiques. A ce titre, on aurait pu s'attendre que les élu-e-s de BMO aient tiré un enseignement du rendez-vous manqué qui avait précédé le choix pré-décidé d'un mode de transport en site propre.
     
    Quoi qu'il en soit, pourquoi ne pas en profiter afin de remettre à plat le fonctionnement des conseils consultatifs de quartiers afin que ces instances de proximité puissent réellement assumer leur rôle de participation avec les habitants au lieu de donner l'impression d'apparaître comme de simples alibis médiatiques pour nos élu-e-s ?  On l'aura compris  en matière de concertation, notre collectivité n'aura rien à attendre à constamment jouer "petits bras". Il faudra plus qu'un livre d'or ou qu'une banderole accrochée au fronton de la mairie pour donner le change aux Brestois. Alors, dès aujourd'hui, que nos élu.e.s se décident enfin à changer de braquet afin de donner les moyens de construire avec la population le Brest de demain.
  • Vote électronique et Parti Socialiste

    Quand le PS demande un moratoire sur le vote électronique...


    logo PSTemPS réels et le VOV (Virtueller Ortsverein), les sections Internet du PS français et du SPD allemand, avaient, en 2004, adressé au PSE une contribution, également signée par deux eurodéputés belges et le directeur de la FIPR (Foundation for information policy research). Dans le cadre de cette contribution, les sections Internet du PS français et du SPD allemand demandent " un moratoire sur l’instauration du vote électronique ". Parmi les arguments invoqués pour demander ce moratoire on peut noter selon l’information communiquée sur le site internet temps-reels.net :

     la nécessaire transparence et sincérité du scrutin, du fait qu’il n’existe à ce jour aucune méthode fiable de vote électronique permettant tout à la fois d’assurer l’anonymat durable et la vérification du vote, fondements de la démocratie.

     La délégation/privatisation du contrôle du scrutin au bénéfice d’entreprises privées est inacceptable et dangereuse dans une démocratie.

    Cette contribution mentionnant fort judicieusement :

    "L’argument des défenseurs du vote électronique, la lutte contre l’abstentionnisme, est à l’évidence invalidé par l’exemple du seul pays où il a été généralisé, les État-Unis, détenteurs aussi du record du monde de l’abstentionnisme ; la généralisation des machines à voter y a d’ailleurs entraîné la multiplication de fraudes majeures.

    Le vote électronique par Internet serait synonyme de renoncement à l’isoloir obligatoire, et en conséquence à l’actuelle liberté de choix des électeurs, hors de portée de toute pression.
    "

    Fermez le ban.

    A Brest, la réflexion nationale n’aura pas atteint les oreilles de notre maire françois Cuillandre socialiste libéral qui dans l’édito du magazine municipal " Sillage " (avril 2004) annonçait :

    "Je suis certains que nous ferons école et que la machine à voter sera adoptée dans d’autres villes. Je crois qu’il s’agit d’une étape vers davantage de démocratie. Seul devant la machine à voter, l’électeur exprime plus que jamais son intime conviction."

    On peut espérer qu’aujourd’hui le maire de Brest ait l’intime conviction de s’être trompé dans son analyse du moment et qu’il sera dorénavant amené à partager l’analyse des sections Internet du PS français et du SPD allemand concernant la nécessité d’un moratoire sur le vote électronique en Europe d’une part, et dans la ville de Brest d’autre part. Brest qui fut pionnière en France sur la voie de la régression démocratique.

  • Quel avenir pour les fêtes maritimes à Brest ?

    Initiée en 1992 par le Chasse-Marée, la fête maritime brestoise avait affiché dès le départ l’ambition d’être un vecteur d’image en phase avec l’identité maritime de la cité du Ponant. Cependant, la reprise de cet événement par la Ville de Brest a amorcé un changement de cap. En voulant faire toujours plus spectaculaire, les politiques se sont laissés piéger par une fuite en avant médiatique et commerciale qui a contribué à dénaturer l’esprit même de ce qui était à l’origine une fête à vocation populaire autour de la valorisation du patrimoine maritime et des marins. A celà s’est greffé de malheureux choix de gestion qui ont contribués les élus-organisateurs a goûter au bouillon (15 millions de francs de déficit en 2000, 11,5 millions de francs en 2004). Ce type d’événement de prestige a certes un coût que l’on ne peut contester. Cependant il s’avére être une erreur manifeste d’avoir essayer de faire croire à la population que l’équilibre financier se fasse tant sur une spéculation liée à l’instauration d’une billetterie pour le public, tant sur la location de bateaux aux entreprises sans que soit posé dès le départ une estimation réaliste d’un budget de fonctionnement. En l’occurence, la mise en place d’une billeterie s’étant faite en toute illégalité comme le savait pertinement l’ancien député de Brest-Rural . Quant aux recettes, outre un bénéféfice médiatique du moment, il serait pertinent de ne pas oublier d’apprécier les retombées économiques non quantifiables pour les collectivités concernées.

    La gratuité, une obligation
    L’arrosage d’entrées exonérées à grande échelle pratiqué sur Brest 2004 met du plomb dans l’aile à l’argumentation des députés et sénateurs qui souhaitaient par voie législative permettre aux communes de subordonner au paiement d’un droit d’accès à certaines manifestations culturelles se déroulant sur la voie publique, soit disant dans le but d’assurer la survie de ces manifestations organisées par des collectivités locales, ceci bien même que cela aille à l’encontre du principe constitutionnel d’aller et de venir et au principe de valeur législative de la gratuité d’utilisation du domaine public. En janvier 2005, le tribunal administratif de Rennes n’avait pas manqué de le rappeler aux organisateurs de fêtes maritimes confortant cette jurisprudence. L’instauration d’un tel péage étant en soit un non-sens politique car participant à l’exclusion par l’argent d’une partie de la population à l’accès à ce type de manifestation culturelle déjà grassement financée par des fonds publics et donc par l’impôt des contribuables.

    De l’association à la société d’économie mixte (SEM)
    Contrairement à ce qu’affirme François Cuillandre, le statut associatif aurait sans doute pû être pérennisé mais aurait certes nécessité une évolution, c’est à dire passer d’une association spécialement créée pour chaque édition à une association inscrite sur la durée permettant aussi de donner une mémoire à cette manifestation. Passer d’un statut associatif à une société d’économie mixte affiche un peu plus l’orientation spécifiquement marchande que François Cuillandre et sa majorité souhaitent insuffler, ceci même si le choix d’une SEM devrait permettre selon ses promoteurs à un meilleur contrôle de sa gestion pour ses partenaires-actionnaires. Le fond du débat consiste à la nécessité pour les élus à s’interroger sur ce qu’ils souhaitent faire de cet événement, puissent t-ils partager cette réflexion avec la population. Souhaitons-nous que les fêtes maritimes à Brest s’affirment comme une réelle locomotive touristique pour le département du Finistère ou bien alors faisons nous le choix qu’elles ne se limitent à n’être qu’un simple faire valoir médiatique et mercantile pour certaines entreprises locales et pour les marchands du temple ? S’attaquer à la forme sans s’interroger sur la finalité même de ce rassemblement maritime s’avérerait une faute d’analyse risquant d’avoir de lourdes conséquences en terme de vécu collectif. Quoiqu’il en soit, on ne peut regretter que l’équipe Cuillandre confonde encore aujourd’hui l’organisation des fêtes maritimes avec le départ de grands prix de multicoques où l’affichage d’enseignes commerciales s’avére légion. Après avoir contribué à aseptiser les Jeudis du port, les élus brestois prennent le risque que leur dérive marchande saborde durablement l’esprit originel des rassemblements de vieux gréements à Brest. En outre, persister à vouloir concurencer en 2008 la fête brestoise et l’Armada de Rouen n’augure rien de bon pour l’avenir de cette manifestation. Il serait dommage que le seul souhait du Maire de Brest ne se limite uniquement au fait de vouloir faire coïncider l’inauguration du nouveau port de plaisance du Château avec le prochain rassemblement de vieilles coques. 2008 ou 2009, il n’est encore pas trop tard pour que nos élus fassent appel à l’intelligence.


    Sur le même sujet :

    Le prix de la gratuité (Brest 2008) - 23 février 2008 par le socialiste Thierry Fayret

    Brest 200X , une fête annuelle des cultures maritimes et musicales ? - Communiqué de presse du groupes des élu-es Vert-e-s de la ville de Brest - 14/10/2004

    Point de vue de BAGA ! (Brest à gauche autrement !) sur le déficit de "Brest 2004" - octobre 2004

    " Oui c’est cher, mais c’est gratuit ! " - 26/06/2003 Rencontre avec Patrick Herr, président de l’association Armada (Rouen). Il détaille le budget de l’Armada (8,276 Millions d’euros), justifie les tarifs plutôt élevés de location (voiliers, restaurants) pour maintenir l’accès gratuit du site aux visiteurs. - Propos receuillis par Marc Braun. (source : Paris-Normandie.com)

    Brest 2000 : la note salée du gigantisme - 06/10/2000 par Nicolas Boileau - (source : Nouvel Ouest)

    A lire aussi :

    Sur un éventuel droit d’accès aux manifestations culturelles organisées sur la voie publique - Pontier, J-M - La Revue Administrative, 2002 ; 55 (325) Pages : 72-79 ISSN : 00350672


    Droit d'accès payant à une manifestation culturelle locale
    (Source : Carrefour Local - 7 août 2008)
    "...En conclusion, on peut dire qu’en l’absence d’adoption d’un texte législatif visant à instituer un droit d’accès payant à certaines manifestations culturelles, la légalité des réglementations municipales visant à créer de tels droits d’entrée reste incertaine."

    Est t-il possible d’instaurer un droit d’accès à des manifestations organisées sur la voie publique ?
    La réponse du Conseil d’Etat :
    (Source : Carrefour Local - article mis à jour - Mai 2006)
    "Le Conseil d’Etat a toujours considéré que la soumission de la circulation sur la voie publique à un droit quelconque porterait atteinte à la liberté d’aller et de venir et au principe de gratuité de l’utilisation collective du domaine public.
    [...] Le fait qu’une manifestation se tienne dans des rues commerçantes ou pittoresques du centre touristique d’une ville ne saurait donc justifier l’existence d’un droit de péage pour pouvoir circuler sur les voies publiques concernées.
    "

  • Machines à voter à Brest : désinformation municipale

    Une des spécialité de la communication de l’actuelle municipalité consiste en des argumentaires du type questions/réponses censés rassurer les craintes des "citoyens-électeurs-contribuables". Lors de la mise en place à Brest au printemps 2004 des machines à voter du pauvre constructeur NEDAP (modèle version "2.07"), il n’a pas été dérogé à cette stratégie. Cependant, les interrogations essentielles ont été, on le comprend évacuées. Parmi les questions fondamentales qui auraient méritées d’être présentées, voici quelques échantillons qui démontrent que le choix fait par le maire M. François Cuillandre et son 1er adjoint Alain Masson n’apporte rien à notre démocratie, bien au contraire, et ceci bien que les machines en questions furent " agréées " par le Ministère de l’Intérieur. De fait, il apparaît aujourd’hui nécessaire de compléter cette désinformation :

    Qu’est ce qui me garantit que le choix que je valide et qui s’affiche sur un écran minuscule, crédite bien le compte de voix du candidat de mon choix ?
    Rien du tout. Votre choix n’étant pas imprimé sur un support papier visible de l’électeur, rien ne vous permez de vérifier que votre " bulletin électronique " ait bien crédité le compte de voix du candidat de votre choix. La " visualisation du vote " sur l’interface proposée par la machine NEDAP (un écran de taille modeste ne permettant pas un confort de lecture suffisant) ne pouvant en aucun cas vous en apporter matériellement la confirmation.

    En cas de contestation, peut-on a posteriori vérifier le résultat du scrutin ?
    Non. Du fait de l’immatérialité des " bulletins électroniques ", un contrôle a posteriori du srutin s’avére totalement impossible.

    Puis-je accéder au code source du système utilisé ?
    Non. C’est un système "propriétaire". Le code source n’est pas "ouvert". L’immatérialité des " bulletins électroniques " et le non-accès au code source du système informatique utilisé, le président du bureau de vote, les assesseurs, les délégués des partis en lice, les citoyens, le juge des élections ne peuvent être en mesure d’affirmer honnêtement que tout s’est déroulé correctement durant le scrutin.

    Avec les machines à voter, est-il prévu que les électeurs puissent contrôler le bon déroulement du scrutin ?
    Contrairement à ce qui est possible avec le vote traditionnel, avec les machines à voter utilisées à Brest, cette surveillance digne d’un état démocratique n’est plus possible. D’ailleurs, le réglement technique fixant les conditions d’agréement des machines à voter ( Arrêté ministériel du 17 novembre 2003 - JO du 27 novembre 2003 - NOR : INTX0306924A) ne mentionne pas que les électeurs puissent être en mesure de contrôler le bon déroulement du scrutin.

    Alors, ce n’est pas très démocratique ?
    Ben, non.

    Alors, pourquoi laisse t-on utiliser ces machines si elles n’apportent pas les garanties nécessaires au bon fonctionnement de notre démocratie ?
    Je ne sais pas. Il faut demander la réponse à Monsieur De Villepin, Ministre de l’Intérieur de la République Française.


    Les commentaires à cet article ont été publiés sur le site Brest-ouvert.net

  • Constitution européenne et vote électronique

    Une question, 2 possibilités de réponse. Oui ou non. A première vue, tout parait simple.Tout est dit ou presque. Il suffirait d’attendre le jour du référendum, à moins que le "Non" soit majoritaire dans un pays européen ayant effectué un référendum avant la France. Bref, tout serait au mieux dans un pays qui se définit comme démocratique... Oui, mais voilà, il y a toujours un grain de sable qui rajoute une problèmatique au débat. Face à la question posée tous les français ne seront pas égaux. Ils y aura ceux qui démocratiquement pourront contrôler dans leur ville le bon déroulement du référendum et les autres dont le maire "presse-mulot" aura fait le choix d’imposer des machines à voter électroniques qui ne permet plus cette possibilité élémentaire de contrôle (Brest, Suresnes, Bourg-de-Péage... ). Vous avez dit "démocratie", quand un "non" devient un "oui" par un tour de passe-passe informatique. "La machine est agréée..." qu’ils nous disent pour se justifier. Et alors, moi petit citoyen de la France d’en bas, je reste comme Saint Thomas, je continuerai à croire que mes yeux voient car c’est un droit dans une démocratie que je défends. Quelle soit de gauche ou de droite, une machine reste une machine. Europe démocratique ou Europe des dictatures électroniques, quoi qu’il en soit dans mon Europe les textes en théorie rejettent les discriminations. Si on pouvait épargner aux citoyens un vote contrôlé par des entreprises côtées en bourse, ne serait-ce pas là un bel et beau symbole pour ce référendum ? Europe ultralibérale ou europe sociale ? "Oui" ou "non" ? Que ce choix reste un choix démocratique.